je l'avais vu il y a quelques années et en avait gardé un assez bon souvenir, ne sachant par ailleurs absolument pas qu'il s'agissait d'une "suite". Toujours une production Continental, la firme aux ordre des nazis, ce qui causa quelques soucis à Clouzot par la suite... et également Suzy Delair qui, à l'époque, ne cacha pas vraiment ses sympathies pour le régime...
Ici, un tueur en série nommé "Monsieur Durand" laisse ses cartes de visites sur les cadavres laissés à travers Paris. Un indice récupéré par l'inspecteur Wens laisse à penser que l'assassin habite dans une pension familiale, au 21 rue des rosiers. Il s'y fait passer pur un pasteur afin d'enquêter sur les pensionnaires dont l'un d'eux semble être l'assassin. mais c'est sans compter sur Mila Malou, en quête de célébrité, bien décidée elle aussi à enquêter sur l'identité du tueur.
Curieusement, vu dans la foulée du premier (merci le vieux Barbu du 25/12, ceci dit en passant), j'ai moins apprécié. L'intrigue m'a parue plus servile, mécanique, servant plus de marchepied à une satyre de la vie gouailleuse parisienne, comme une sorte de prélude à l'analyse sociologique du Corbeau deux ans plus tard. Clouzot affuble ses personnages de dialogues savoureux, et Mila Malou, toujours aussi improbable et agaçante, prend une part plus importante dans l'intrigue - et plus 'sérieuse' . Le succès remporté par Delair n'étant probablement pas étranger au fait de sa proéminence ici. Autant le dernier des six était en avance sur Agatha Christie, autant ici l'intrigue semble reprendre l'argument
Spoiler : :
Fresnay réussit encore un beau tour de force dans son double rôle de pasteur aux réparties impeccables. Pour les seconds rôles, une belle brochette de réguliers : Noel Roquevert, en vieillard acariâtre refait son numéro - mais son interrogatoire reste une moment remarquable car il révèle à quel point il pouvait être versatile. dommage qu'on l'ait cantonné aux mêmes rôles le long de sa carrière. Pierre larquey, toujours impeccable en vieux briscard malmené (qui sera aussi présent dans Le Corbeau, dans un rôle impérial!). Jean Tissier (déjà dans Le dernier des Six), encore un fois, vole la vedette au reste avec un rôle de magicien extravagant. Une belle galerie de personnages, richement mis en avant, pittoresques. J'aime beaucoup l'écrivaine, Mlle Cuq (Maximilienne, très réjouissante), quelque peu ratée dont la bonne idée va la mener à la mort.
Même si j'aime bien le film, il ya avait un côté mélange des genres dans Le dernier des Six qui le rendaient plus attachant. c'était surtout une intrigue bien plus riche et avec un final plus réussi qu'ici, restant assez mécanique.
Le Blu ray Gaumont est de qualité supérieure au dernier des Six côté visuel. une bien meilleure définition, moins de flous et une meilleure gestion des noirs.
Le Bonus...bah là aussi, si c'est pour écouter un spécialiste qui lit ses notes devant la caméra, ben, autant intéressantes que peuvent être les anecdotes, ça ne me passionne pas....
83mn
1.33:1
Noir et Blanc
DTS HD MA 1.0 mono de bon aloi
stf pour sourds et malentendants, anglais.
Codé B
1080p