Le capitaine Ralls, marin dur à cuir travaillant en Polynésie, coule volontairement la Sorcière Rouge, navire qu'il commande et qui contient en ses cales un trésor de lingots... Son richissime employeur, l'entraîne dans un piège sur une île isolée afin de régler leurs comptes...
Dans les années 40, le petit studio Republic prend de l'envergure, en s'associant en particulier avec John Wayne pour produire plusieurs films dont il tient la vedette ("L'homme tranquille" par exemple).
"Le réveil de la sorcière rouge" appartient à ce cycle de films republic assez fortunés, et il est réalisé par Edward Ludwig, déjà un vétéran d'Hollywood puisqu'il y travaille depuis le début des années 20, le temps du muet.
John Wayne y joue le capitaine Ralls, un personnage ténébreux, ambigu, pour ne pas dire antipathique, un officier de la marine marchande qui fait marcher son équipage littéralement au fouet. Il a un rapport complexe à l'alcool, les liqueurs fortes le transforment en une brute incontrôlable...
Placé sous le signe de l'aventure, "Le réveil de la sorcière rouge" est aussi une romance conflictuelle sur fond d'îles paradisiaques et sauvages, deux hommes s'arrachant Angélique Desaix. Rall l'aventurier par passion amoureuse, Sidneye l'homme d'affaires par désir de possession.
Difficile de vraiment synthétiser les évènements du "Réveil de la Sorcière Rouge", lequel mêle plusieurs intrigues et temporalités au gré de flashbacks et de changements de ton fréquents. Il pique quelques stock-shots exotiques et maritimes dans "Les révoltés du Bounty", mais sans abuser. Il inclut des séquences d'aventures sympathiques, tel un combat entre John Wayne et une pieuvre, ou l'exploration d'une épave sous-marine...
Mais à force de partir dans tous les sens, et malgré des atouts (bons acteurs dont Wayne dans un quasi contre-emploi, musique entraînante de Nathan Scott), "Le réveil de la sorcière rouge" se disperse, perd le spectateur et lasse un peu. Sympa pour les amateurs d'aventures exotiques, mais pas un chef d'oeuvre inoubliable de la période...
Vu sur le replay d'OCS, belle copie HD 1.33 noir et blanc...