Le peintre anglais William Turner, reconnu par ses pairs et prospère, marque l'Histoire de la peinture par son traitement révolutionnaire des paysages. Mais plus son style se radicalise, plus il s'isole...
Timothy Spall est sans doute un des visages les plus connus du cinéma britannique, second rôle omniprésent depuis les années 80 qui a tourné avec un panel de réalisateurs aussi varié qu'impressionnant : Franc Roddam, Ken Russell, Clint Eastwood, Bernardo Bertolucci, Kenneth Branagh, Edward Zwick, Alfonso Cuarón, Tim Burton, Philip Ridley, Tom Hooper et aussi Mike Leigh pour lequel il incarne ici le peintre anglais Turner, influence déterminante de la peinture impressionniste française.
Mike Leigh esquive les étapes du biopic classique en racontant plutôt la fin de la vie du peintre. Ce dernier est apprécié par ses pairs et les acheteurs de tableaux, il ne vit pas de déchéance particulière, n'est pas un artiste maudit (c'est le peintre Haydon qui tient ce poste et il est tourné en ridicule).
Turner est un homme dont la peinture et le dessin sont sa vie, qui ne s'établit pas en famille ou en tant que père, mais qui voit son siècle et son monde changer avec clairvoyance.
Timothy Spall est absolument magistral dans ce rôle, Turner se définissant ici comme une gargouille, grognant plus qu'il ne parle, personnage grotesque, mais jamais ridicule ou caricatural. Leigh refuse le larmoyant (alors que certains éléments s'y prêtent, comme l'amour négligé de la domestique de Turner). Certes, il y a un côté bien sage dans ce "Mr Turner", mais Timothy Spall l'occupe et le dynamite par sa présence remarquable.
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