Un éditeur anglais (Sean Connery) se trouve mêlé à une intrigue d'espionnage Est/Ouest malgré lui. En effet, une jeune femme russe (Michelle Pfeiffer) a spécifiquement demandé qu'un manuscrit lui soit remis pour parution au Royaume Uni, alors qu'il ne la connait pas. Il s'avère que le manuscrit est une document explosif rédigé par un savant soviétique (Klaus Maria Brandauer) aux ordres du KGB.

Moi, je l'aime bien ce film. Déjà à l'époque j'avais été séduit par ce récit de post Glastnost, mêlant adroitement intrigues tortueuses de renouvellement d'affrontement Est/Ouest et drame romantique.
en fait, il s'agit d'un film d'espionnage... ou plutôt d'anti-espionnage au sens où il n'y a pas d'action, pas de bagarres, pas de gadgets. Schepisi (et son adaptation du bouquin) focalisent plus sur les relations humaines et les enjeux relationnels que sur l'action. Et s'appuie sur des acteurs qui offrent des performances assez formidables. Connery en tête, débonnaire, littéraire, très loin de ses interprétations machistes. Très bien dirigé. Pfeiffer (qui est un second choix car Schepisi voulait une actrice russe à la base), s'en sort vraiment très bien. Brandauer, toujours très classe (mais je suis moins convaincu par son accent russe...). james Fox au top et Ken Russell, inattendu, totalement branque : excellent.
Car il faut des interprétations solides pour faire passer un film qui repose essentiellement sur des dialogues. Mais également sur la découverte d'une Russie jusque là inconnue pour le public. Russia House est en effet le premier film à avoir été filmé (en 1989) après le début de la Pérestroïka; La partie la moins intéressante, curieusement, reste ce côté documentaire obligatoire des différents endroits de Moscou et alentours. On se croirait revenu aux bons temps des co productions 60's avec passage touristique obligatoire dans le pays qui apportait le budget... ceci mis à part, cela ajoute indéniablement un plus de curiosité au film.
(NB : "la maison Russie" fait référence au département du MI 6 qui s'occupe des affaires russes)
Un choix assez curieux pour Pathé Communications (période Giancarlo Paretti) de faire un film aussi anti-blockbusters que cela. Un choix qui n'a pas réellement payé, puisque le fil fut accueilli assez froidement par la critique et le public. Dommage. Car Schepisi possède, comme d'habitude, une caméra élégante, un soin particulier au cadre, un gout sûr du rythme qui sait prendre son temps et ne pas se sacrifier à l'autel de l'efficacité. mais à l'effet voulu de l'attente du moment - pour être en phase avec justement les attentes du camp Ouest dans le jeu de dupes. J'ai trouvé cela très intelligent.
Le film fut un semi-échec : un peu plus de 450 000 entrées françaises (et non pas les 380 000 annoncées ça et là) et quelques 23 millions de $ aux USA. Le film fut néanmoins largement bénéficiaire, les couts de productions russes amortissent largement le choc.
Le film contient par ailleurs l'une de mes 3 bandes originales de films préférées ever, compose par Jerry Goldsmith. Et sur le Blu Ray/pendant le film, elle y est présente de manière quasi permanente, je ne m'en souvenais absolument pas!
Vu sur Blu Ray US de chez Twilight Time, ce qui change considérablement de ma VHS française (qui, dans mes souvenirs, était le seul moyen en 1991 de voir le film au format et en Hi Fi Stéréo!) . Le transfert respecte le grain initial, une très bonne chose. je suis quelque peu déçu du traitement des scènes extérieures, manquant de piqué à mon gout. La HD apporte énormément aux scènes en intérieurs, aux couleurs choisies, teintes dénaturées contrastant avec celles (par exemple) de la scène de jazz, pleines de couleurs éclatantes. Mais c'est propre, sans aspérité notable.
Le son est adéquat, sans plus... maintenant, dialogues qui ressortent parfaitement et musique précise, j'en demande pas plus.
2.35:1
2H10
anglais DTS HD MA 2.0 avec sta
making of
film annonce
piste musicale isolée DTS HD MA 3.0