
Miriam a quitté son mari en emportant avec elle ses deux enfants. Le couple se retrouve devant le juge pour que soient décidés les droits de garde respectifs des deux parents...
Encensé de toutes parts, "Jusqu'à la garde" est un film à la structure assez curieuse, qui commence et qui a été présenté au public comme un oeuvre sur un divorce où les parents se déchirent aux dépends de leurs enfants.
Pourtant, il glisse doucement, mais sûrement, vers un autre sujet
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Mais il part puis s'achève sur autre chose, quelque chose de plus classique et plus "simple". Quand bien même le final est très bien fait, à couper le souffle, c'est sûr, il évacue toutes les complexités du sujet, enlève toute leurs ambiguités.
Et quelque part, "Jusqu'à la garde" arrive à ses fins en "trichant" avec le spectateur. Pour arriver à des effets de choc, d'appréhension et de suspens, de contre-pied, il masque délibérément tout ce qui s'est passé "avant" (en sous-écrivant le rôle de la mère notamment), ce qui fait que le spectateur a constamment plusieurs trains de retard sur tous les personnages. Je ne trouve pas cette façon de faire totalement honnête.
La mise en scène est adéquate, propre, sans pour autant être renversante. On devine le bon parti tiré d'un budget limité. Les acteurs sont bien, certaines scènes sont même excellentes en ce sens (les scènes entre le père et le fils en particulier, hyper tendues). D'autres sont plus discutables (tout ce qui tourne autour de la soeur, très flou ; la scène de la fête (quasi obligatoire dans les films d'auteur français) qui part dans tous les sens...).
En fin de compte, "Jusqu'à la garde" est un film intéressant, correctement fait, dans une économie qu'on devine limitée, mais je ne suis pas l'engouement quasi-unanime qu'il semble provoquer (dont le Lion d'Argent à Venise quand même, alors que c'est un premier film !).
Petite info trivia devildead : avant d'être réalisateur, Xavier Legrand a fait l'acteur, notamment dans le court-métrage "Kaojikara" d'un certain Eric Dinkian !
