Zeder- Pupi Avati- 1983

[eric draven]

Zeder nous entraine dans l'univers étrange d'un tout aussi étrange apatride, Paul Zeder, qui soutenait la thèse selon laquelle existerait sur Terre des régions hors du temps dénommées Zone K où la mort n'existerait pas. Quiconque y est enterré peut revenir d'entre les morts.

L'ouverture de Zeder est saisissante. On assiste à une séance de spiritisme où une fillette dotée de dons parapsychiques est horriblement mutilée par l'apparition qu'elle et un prêtre ont invoqué.

Avati instaure un climat de terreur et de mort assez impressionant, tourbillon de folie macabre prenant naissance au milieu de ces images opressantes et malsaines filmées de nuit lors d'un orage torrentiel.
Les éléments se déchainent au milieu des apparitions fantomatiques et des paysans omniprésents prés des lieux de la cérémonie.
Le spectateur devient lors de ces quelques minutes le témoin des agissements démoniaques du prêtre alors que le sol explose et qu'on évacue la fillette.

Le rythme de Zeder va par la suite ralentir et s'attarder sur l'enquête de Stefano cherchant à découvrir le secret des travaux de Zeder et ces fameuses zones K. Malgré ce net ralentissement, le film est sans cesse empreint d'une aura étrange qui suinte une peur aussi diffuse qu'imperceptible.

Si Zeder peut s'enorgueillir des idées originales qu'il déploie, on peut regretter une réalisation un peu trop linéaire qui rapelle que le film fut produit par la RAI. On retrouve les conventions imposées par de telles productions qui donnent de temps à autre à Zeder un air de TVfilm de trés bonne facture.
En découle alors par instant un certain ennui à la vision du film.

Mais au delà de ses défauts, Zeder n'arrête jamais de distiller une atmosphère trouble qui souvent intrigue, décontenance puis terrifie, agrementé de séquences particulièrement angoissantes dans la veine de sa remarquable ouverture dont quelques meurtres parfaitement horribles et le final diabolique et dramatique, viscéralement terrifiant lorsque le prêtre grimaçant surgit du Monde des Morts dans ce décor de ruines, offrant à Stefano la clé à toutes ses questions. Ce final renforcé par une bande son inquiètante devrait encore nous marquer longtemps aprés la vision du film.

En soit, Zeder est donc beaucoup plus interessant sur la thématique qu'il développe et son atmosphère que sur son visuel.
Avati n'a pas son pareil pour décrire le monde ecclésiastique et les organisations secrètes de Zeder, les mondes enigmatiques de l'alchimie avec ce charme morbide et vénéneux qui lui est propre, maitre de l'épouvante viscérale et cérébrale. Malheureusement cet aspect est quelque peu desservi par son manque de rythme.

Malgré ses défauts Zeder est un trés bon film d'épouvante fantastique qui se démarque beaucoup de la plupart de la production italienne d'alors et satisfera les fans du réalisateur.

On y retrouve d'excellents acteurs comme Gabriele Lavia en journaliste investigateur et l'impudique et charnelle Anne Canovas qui lui sert de fiancée.

[Manolito]

"Zeder" est un film que j'adore. Il faut dire que j'ai eu la chance de la voir à la Cinémathèque dans une superbe copie toute neuve conçue pour l'occasion. Derrière son titre énigmatique, Avati brasse tout un univers mystérieux de recherches secrètes et d'alchimie suscitant à la fois l'inquiétude et une réelle fascination. Nous voyageons à travers l'Europe pour retrouver les traces d'un secret très ancien...



"Zeder" brille surtout dans des domaines où le cinéma fantastique italien n'a jamais vraiment brillé : l'originalité et l'efficacité de son scénrio ; et l'homogénéité de sa très bonne interprétation. Avati signe un film fantastique ambitieux, intelligent, refusant de jouer la carte du gore facile et prévilégiant la création d'une atmosphère envoutante, étrange, au travers d'une mise en scène maitrisée et inquiétante. Un grand moment du fantatsique européen pour moi ! Nous sommes encore hantés par les images de ce batiment abandonné, se tenant au milieu de nulle part. par les étranges vidéos que nous y voyons. Ou par son final insolite, émouvant...

[eric draven]

Chanceux tu es d'avoir pu voir ce film dans de si bonnes conditions..

Je ne l'ai vu que par le biais de l'edition video assez moyenne.. Le DVD existant est parait il tres bon.. Une acquisition future!!

Gabriela Lavia decouvert dans Profondo rosse, Inferno et Le démon aux tripes est acteur, comédien de théatre, écrivain mais également réalisteur. Sa Bio incessamment sous peu sur ZoneBis.
Quant à la Canovas, si elle débuta ds Embraye Bidasse, ca fume- C'est pour toi ca Peter!! , elle a voué sa carrière à la TV francaise ds d'innombrables series TV dt recemment Julie Lescaut et telefilms et mini-series tout aussi innombrables.

[qwerty]

Pas grande chose à rajouter à l'excellente revue de maître corbeau.

Zeder est un film qui instaure une atmosphère fascinante(la scène de la découverte du rouleau de la machine est assez symptomatique de celle ci).

L'alliance de la recherche scientifique et mystique n'est effectivement pas sans rappeler les obsessions des alchimistes.

Il distille quelques moments de terreur pure, d'horreur absolue comme le reveil de Costa vu à travers un moniteur vidéo.

Spoiler:
Le final mythologique ( en gros Oprhée et Eurydice) aurait très bien pu inspirer le Yuzna de ROLD 3.

Des nouvelles du Dvd? Bon ,pas bon,caca?

[manuma]

Je m'associe à ce concert de louanges. Un excellent film d'angoisse au scénario ingénieux et à la réalisation qui n'en met peut-être pas plein la vue mais sait admirablement bien foutre la pétoche. Pas de débordement gore en effet mais des images qui marquent (la séquence vidéo citée par Qwerty), des décors qui parlent et un chouette final romantico-morbide. En revanche, j'ai eu du mal avec la musique de Riz Ortolani et ses gros effets synthétiques terriblement datés.

[Jeremie]

Second (mais pas dernier) film d'horreur de Avati, qui pour le coup, calque le schéma de son histoire sur celle de La maison aux fenêtres qui rient !
Un homme qui s'embarque volontairement dans une enquête tordue, accompagné alors de sa charmante compagne ; la découverte d'une machine à écrire et du message caché dedans, qui remplace alors le magnéto ; la fameuse personne "qui-sait-tout" et qui finit lamentablement assassinée ; une histoire tournant autour d'un lieu délabré et mystérieux ; ces personnages étranges auquel on ne peut jamais faire confiance ; ce prêtre défroqué qui remplace ainsi le peintre fou et bien sûr tout le cheminement de l'histoire, une longue enquête qui se conclura dans un dernier acte particulièrement flippant. Je n'ai pas trouvé ce aspect "calque" très gênant en soit : c'est surtout cette tête de con de Lavi (et la v.f) qui n'arrange pas les choses.

Avati n'a pas le sens du rythme c'est clair, mais son film fascine au plus haut point et brille par son scénario, au contraire de la plupart des films ritals de l'époque. On retrouve un goût certain pour les architectures malades et hantées, tout comme dans son précédent film. Un talent qui, au fond, n'attend que de rejoindre les maîtres que sont Argento et Fulci. En l'état, Zeder n'est tout de même pas loin du petit chef-d'œuvre !

La musique d'Ortolani est en effet assez crispante, voire stridente, là où une scène (magnifique) comme le final réclamait une composition tout de même plus planante, moins "rentre-dedans" ; finalement, celle-ci est silencieuse
Ces histoires de "Terrains K" rappellent par ailleurs diablement Simetierre, Spoilers Sans parler de la fin qui est IDENTIQUE !!!!! Fin Spoilers.
Alors, coïncidence coïncidence ?


Un grand film de terreur en tout cas, que j'ai fort hâte de redécouvrir sur le dvd Italien Fox, et qui donne surtout envie de découvrir le dernier (?) film fantastique d'Avati : le totalement inconnu L'arcano Incantatore.

[Superwonderscope]

Le film arrive en Blu Ray courant 2016:

http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=9907

[Drac]

Sortie française en combo DVD/BR confirmée.

http://the-ecstasy-of-films.com/index.p ... er=product

[comte vonkrolock]

Très bon film j'ai passer un bon moment à la fois spectacle ésotérique, et thriller à l'ambiance travaillé. On est très loin de ces centaines de Giallo produit à l'époque. Pupi Avati réalise certes un film linéaire, mais qui avec peut de moyen (du moins à l'écran) ne montre jamais les limites de son cinéma.

Au contraire il rend à la fois hommage au cinéma de jacques Tourneur, par cette ambiance qui joue plus sur une présence invisible, sur ce qui peut se passer en dehors de l'écran. A travers son journaliste complétement fasciné par sa découverte. L'atmosphère pourrait le rapprocher de certain des meilleurs Fulci. La musique bien que répétitive et limité accompagne bien son sujet.

Au final une grande découverte pour moi, pas étonnant qu'il est influencé le cinéma de certain, je pense à Guillermo Del Toro qui lui rend lui aussi un hommage ici chez nous en projetant un des ces films à Lyon (Arcano Incantatore).

La copie HD de chez Ecstasy of Film sans être une tuerie ultime à comparaison par exemple d'un Torso ou d'un Punisher, offre tout de même matière à profiter pleinement de ce film dans des conditions très correcte. Visionné en VO Italienne stfr.

Pas encore vu les nombreux bonus en dehors du joli livret insérer dans le boitier amaray.

[Heinrich]

Xrated le ressort dans un nouveau master 2k apparement!

[Heinrich]

codered vs xrated

http://caps-a-holic.com/c.php?go=1&a=0& ... 11&i=0&l=1

[Superfly]

Hé ben ... Si les allemands font mieux que les autres

[Superwonderscope]

ouaip. Pas vraiment convaincu à la revoyure pour ma part. En 1983, le film de genre italien était en début de moribond, délaissant les Gialli produits au kilomètre et les films gore pour se lancer dans les sous mad maxeries. Zeder fait clairement office de contre-courant mais cette tentative fantastic-gothique m'a laissé un peu sur ma faim. On sent les influences américaines aux origines obscures (genre Phantasm ou Shining entre autres), ce qui confère avec les influences italiennes à quelque chose d'indéniablement étrange. Mais le rythme parfois languide m'a fait décrocher, malgré la conviction de Lavia qui porte le film. Anne Canovas est plus quelconque (son rôle aussi)

Le BD Ecstasy est pas tip top, je trouve. Peut être le matériau de base était pas de grand qualité non plus, mais j'ai trouvé la copie parfois charbonneuse dans es scènes sombres et manquant de contraste de manière générale. Mais ça reste propre, avec relativement peu d'artefacts et une définition agréable.

Les bonus sont par contre très intéressants, c'est le gros plus à mon sens. la demi heure avec les frères Avati ou le survol de la carrière avec Riz Ortolani valent le détour.

[Heinrich]

Hé ben ... Si les allemands font mieux que les autres

Tu préfères les anglais ?