Bon, plutôt aimé pour ma part.
La mise en scène et la photo sont soignés, même si la réalisation est parfois lourde, statique. L'ambiance est à mi-chemin de De Palma et de Lynch, mais avec quand même un apport personnel plus contemporain.
Surtout le métrage est très bien interprété, en particulier par Andrew Garfield, décidément excellent comédien de cinéma, charmeur et fragile, qui donne beaucoup de vie à ce métrage qui sans son apport pourrait devenir froid et abstrait. On apprécie aussi un érotisme agréable, un peu ironique, jamais vulgaire.
Le vrai sens du métrage, c'est le dur réveil d'un petit gars
et qui cherche à trouver un sens à son existence dans sa solitude. Sens qu'il n'est pas près de trouver à Los Angeles, ville superficielle par excellence. Il cherche un sens dans la pop culture (qui n'en a pas, n'est qu'une production de divertissement de masse fabriquée derrière de faux artistes) ou dans les secrets débiles, paranoïaques et mégalos des classes sociales les plus élevées, toutes aussi superficielles.
Paranoïa, peur de ne pas être à la hauteur dans une société compétitive où l'on ne définit l'individu que par sa vie professionnelle, voyeurisme, déconnexion du réel... Au lieu de s'occuper de sa vie et de ses vrais problèmes, il s'égare dans une jeu de piste absurde qui le ramènera pile là où il avait commencé.
Tout cela étant dit, "Under the Silver Lake" souffre quand même de longueurs, de passages pas très intéressants, d'idées pas très abouties (la femme-hibou, le tueur de chien même si on comprend où le film veut en venir : la jalousie, le mal-être venant de la comparaison de son destin avec celui des autres...). Et puis, c'est vrai que les révélations finales sont décevantes (mais elles sont supposées l'être), que certaines choses ne sont pas très réussies (le roi SDF...)... Bref, un film imparfait, trop long à mon avis, mais néanmoins ambitieux et assez attachant.
Vu sur Mycanal/OCS.