Sidney Stratton, scientifique farfelu et opiniatre, use de tous les stratagèmes possibles et imaginables pour se faire recruter dans des ateliers textiles. Il y mène des expériences étranges, qui lui valent de se faire régulièrement renvoyer de ses emplois ! Pourtant, un jour, il parvient à ses fins et crée, à partir d'un composant radioactif, une fibre blanche intachable et indéchirable ! Ce qu'il considère comme un progrès significatif pour l'humanité va lui valoir l'animosité des industriels et des ouvriers de sa branche, inquiets pour leurs emplois !
L'anglais Alexander Mackendrick peut se vanter d'avoir quelques classique à son catalogues, comme le film noir "Le grand chantage", ou encore deux joyaux de la comédie britannique : "Tueurs de dames" et "L'homme au complet blanc".

"L'homme au complet blanc" met en vedette Alec Guiness, déjà une grande Star du cinéma anglais pour ses collaborations avec David Lean ("Les grandes espérances" et "Oliver Twist") ou bien pour sa performance multi-rôle dans "Noblesse oblige".
Ici, il incarne un savant un peu fou, mais néanmoins doué, qui va mettre au point une invention révolutionnaire. Trop révolutionnaire sans doute, malgré des facultés a priori inoffensives. Que vont devenir les tisseurs, couturiers et autres teinturiers si les vêtements deviennent inusables ?
Sous la forme de la comédie légère, "L'homme au complet blanc" reste un film respectant toujours l'intelligence du spectateur, multipliant les arguments dans son débat sur le progrès scientifique, mais sans jamais en tirer une conclusion définitive ou facile. C'est au spectateur de décider ! Film intelligent, élégant, parfois grave et émouvant, remarquablement joué et mis en scène, offrant même quelques images fantastiques insolites (le costume de Stratton émet une phosphorescence dans la nuit), "L'homme au costume blanc" fait partie de ses classiques du cinéma fantastique qui se revoient toujours avec plaisir et traversent les années avec une facilité jamais prise en défaut au cours des décennies.
"L'homme au costume blanc" est dispo en France dans un coffret 2 dvd le couplant avec "Champagne Charlie", une autre production du studio Ealing, réalisée cette fois par Alberto Cavalcanti. Coffret proposant quelques suppléments, dont des interventions de Bertrand Tavernier, mais un peu cheros quand même. Le film est d'origine en 1.33 noir et blanc avec sous-titres.
Une alternative plus économique est le disque Optimum anglais, sans aucun sous-titre toutefois : c'est sur ce disque que je l'ai revu, copie un peu fatiguée par endroit, mais le travail numérique étant impeccable, on passe une très bonne expérience "cinéma"... En supplément, juste une bande-annonce.