C'est d'autant plus dommage que j'ai vu le film le même jour où j'ai appris sa disparition


Quelque peu oublié aujourd'hui, l'acteur a tout de même été celui qui a fait battre nombre de coeurs féminins (et masculins) dans l'Amérique "idéale" des années 50. Grand, blond, au sourire qui tue, il était le parfait gendre de l'Amérique. Dans l'écurie warner, il était le "gentil" alors que James Dean était "Le rebelle". Il enchaina des films à énorme succès comme Battle Cry ou Damn Yankees (dont le film raconte le tournage assez pénible)
Chanteur, également, il a détrôné Elvis Presley en 1956 avec une chanson qui a lancé sa carrière discographique pendant un 10aine d'année.s
la plus grosse curiosité étant que Tab Hunter était gay et qu'il fut (presque) terrassé lorsqu'un magazine à scandale révéla qu'il fut pris dans une rafle en 1950. Ceci parce que son agent qu'il se remercia se vengea en lâchant l'info à Hollywood Confidential.
Le documentaire raconte de manière chronologique , à travers les interventions de l'acteur, mais également de ses partenaires à l'écran (actrices et acteurs comme Debbie reynolds ou Robert Wagner), tout ce qu'téiat vraiment Hollywood. une machine à fabriquer des images, avec des règles strictes à suivre sous peine de carrière tuée. ce qu'a fait pus ou moins tab Hunter en voulant rompre son contrat avec Warner, car voulant des rôles plus "durs", ce que refusait Jack warner. Résultat, ses rôles importants stoppèrent aussi net, et il se dirigea vers autre chose, enchainant des apparitions TV ou dans un film de serial Kilmer, Sweet Kill, où il tentait de changer son image.
jusque'à ce que Polyester de John Waters (qui intervient ici avec moult anecdotes) ne relance sa carrière. Il repart de plus belle, avec d'autres rôles comme dans le très mauvais Grease 2 (qui a des défenseurs, aussi...), et pour produire Lust in the Dust.
C'est un documentaire assez bien fait, tentant de percer ce que Hunter n'a jamais voulu parler publiquement : sa vie privée, même à un âge où les coming out se faisaient plus souvent. Il indiquait vouloir tracer une certaine ligne, qu'il a fait tomber pour le film. racontant ainsi sa relation avec Antony Perkins et qui se termina quand Perkins lui piqua un rôle (Fear strikes Out/Prisonnier de la Peur) qu'Hunter jura au théâtre mais que Perkins, sentant le rôle à oscar, l'acheta en douce pour Paramount. Mais également sa dernière partie de vie, plus de 30 ans avec Allan Glaser, producteur chez Fox, qui lâcha tout pour Hunter.
Une approche assez humble, surprenante par bien des égards sur son ressenti face à Hollywood et son parcours, et sur comment savoir "tourner une page" d'existence dans un milieu aussi traitre. Des effets noir et blanc bienvenus servant de liaisons entre les époques, une analyse assez fine de son parcours, et l'auteur qui a retrouvé nombre d'intervenants clés dans la vie de l'acteur (comme la française Etchika Coureau, qui a partagé un film et une liaison avec lui, ou encore Clint eastwood). Des éléments fidèles au livre, même si la partie sur Etchika Coureau était plus étoffée à la base...
Le film est sorti en DVD en france chez Outplay, dispo aujourd'hui à tout petit prix
A noter que JJ Abrams prépare une film sur la liaison entre Hunter et Perkins.
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Vostf 5.1
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