
Assez surpris par la bonne tenue de l'ensemble, compte tenu des conditions de tournage minimales et du galop d'essai des deux premiers films de Gordon, assez médiocres. En fait, l'histoire est plutot bien construite à défaut d'etre originale. Il s'agit , selon mémoire, du premier film parlant du péril radioactif qui s'attaque directement aux humains.
Coté SFX, Gordon lache deux lezards géants, un serpent géant, une scène d'un rapace dévorant une souris (geants, of course). la scène m'a rendu un peu inconfortable, s'agissant d'une vraie scène de diner de rapace. Mais l'effet recherché est habilement filmé, si bien que grace au Noir et Blanc, on distingue que très peu l'effet optique. Les incrustations du Cyclope sont discrètes et là aussi fonctionnent pas trop mal!
Le plus effrayant est sans doute le maquillage du monstre :

qui a du secouer plus d'un spectateur à l'époque, lors de sa soudaine première apparition; Une série de grognements, faisant bouger ses mâchoires, avec ses lèvres atrophiées montrant des dents démesurément déchaussées... vraiment pas mal. Qui plus est, les cénario fait du cyclope un être non pas démesurément méchant ou mauvais, mais comme une victime. Si bien que l'empathie prend le dessus. Clairement The Cyclops sert de matériau de base pour The Amazing Colossal Man et sa suite War of the Collosal Beast, où Jack Young refera plus ou moins le même maquillage
Les acteurs s'en sortent bien, également : une surprise là aussi pour un tel produit. Le récit est concentré sur la volonté de Susan Winter afin de retrouver son fiancé, et Gloria Talbot (I married a monster from Outer space) fait assez pionnière : un role de femme à poigne, qui lâche certes un petit hurlement et une crise d'hystérie, mais qui sait prendre les choses en mains. Tom Drake, qui avait vu tomber sa popularité à la fin des années 40 sujite à la fin de son contrat chez MGM (il était le petit ami de Judy Graland dans Meet me in st Louis, quand même), avait acheté un chaine de stations services et cachetonnait ça et là. Il est efficace est lead; Idem pour Lon Chaney Jr, probablement le plus pro d'entre tous.
Bref : c'est efficace, on ne voit les monstres qu'au bout de 30 minutes, l'intrigue est ramassée (à brule pourpoint, ça ressemble à un bon paquet de films d'aventures - jusqu'à La Montagne du Dieu Cannibale

DVD Warner Archive de qualité hum... moyenne. En même temps, il ne fallait pas s'attendre à un miracle vu le matériau de base. 1H06,Version anglaise sans st, NB. Qualité grossière, contrastes peu marqués, quelques scratchs de pellicule ça et là. Mais d'un point de vue sonore et visuel, on reste dans un niveau tout à fait raisonnable.
Selon la bio de Bert I. Gordon, le film a été tourné en 1955, à la fois au Mexique et à L.A - les plus curieux remarqueront que cela a (encore) été tourné du côté du Bronson Canyon, là où d'innombrables séries B ont été tournées ( It Conquered the World ou encore Madmen of Mandoras qui me viennent à l'esprit). Gordon indique avoir utilisé une Mitchell 35mm pour le tournage, et que l'ensemble du matériel a failli être confisqué par les autorités mexicaines du fait de défaut de permis de filmer - alors qu'il ne s'agissait que de plans de coupe.