Ines est cadre au sein d'un cabinet spécialisé dans les externalisations/délocalisations musclées. Elle doit gérer une grosse affaire à Bucarest lorsque son père débarque à l'improviste. Personnage bohème et fantasque, grand amateur de farces et attrapes, il se fait passer pour Toni Erdmann, un consultant imaginaire, qui va mettre le bazar dans la vie d'Inès...
Sélectionné à Cannes en 2016, "Toni Erdmann" avait il me semble rencontré un petit succès Art et Essai sur la longueur - pour un film d'auteur allemand, entendons-nous bien ! Je l'ai pour ma part vu comme une espèce de rencontre entre deux films de Lars Von Trier,à à savoir "Les idiots" pour le personnage du père, farceur loufoque systématiquement à côté de la plaque, et "Le direktor", moins connu, pour sa satire/caricature de la vie d'entreprise
Le style très brut, sans volonté d'apprêt visuel, faussement improvisé, chaotique en apparence, rappelle les années Dogme d'ailleurs. On retrouve aussi le goût du trash, avec une scène de masturbation masculine salée ou un événement d'entreprise nudiste, apogée d'un dénouement partant en vrille !
Cela dit, l'essentiel du métrage est surtout une peinture au vitriol de la vie dans le monde de l'entreprise, le portrait d'une jeune célibataire qui se donne à 100% dans son travail, quitte à avoir une vie totalement nulle, entre débauche glauque, amis/collègues débiles et boîtes de nuit sinistres... Le film a alors la main lourde sur le sujet, même si par certains côtés, il est assez crédible. Comme souvent dans ce genre de métrage, on a un peu l'impression que le monde de l'entreprise et du travail, c'est uniquement le plaisir de détruire des emplois, etc... Par ailleurs, difficile d'avoir de l'empathie pour le personnage d'Inès qui, à son niveau de compétence et vraisemblablement d'études, pourrait certainement se trouver un autre boulot que de faire virer des gens par paquet !
Cela dit, "Toni Erdmann" parvient à faire passer ses 150 minutes de métrage sans ennui, avec un drôle de rythme maladroit et goguenard, des séquences souvent amusantes et plaisantes, comme la visite improvisé de l'"ambassadeur d'Allemagne" dans une famille roumaine et autres gaffes nonsensiques de Toni Edrmann. Amusant...
Vu sur le replay d'Arte en HD, VM allemande STF.