"Atlantis Interceptors" est un bis italien pas gâté par l'édition home cinéma : à part un dvd allemand, pas grand chose à se mettre sous la dent..
Il passait de temps en temps sur cinéFX et je l'ai vu pour ma part sur Mycanal/Canalplay, copie 1.85 16/9 potable pour un film rare, VASTF mono (film tourné complètement en anglais a priori).
Et il faut dire que si je tiens Deodato pour un réalisateur très capable, voire sous-estimé, cet "Atlantis Interceptors" est un peu le grand n'importe quoi. Oeuvre bissarde totalement opportuniste, elle brasse les souvenirs alors récents de "Mad Max 2" (pour ses méchants punks motorisés, mené par un imitateur de Humungus), "New York 1997" (pour la tentative de survivre dans une ville en ruines occupée par des hordes de nouveaux barbares), et même un peu de "Les aventuriers de l'arche perdue" pour une vague intrigue archéologique !
Le casting est mené par trois vedettes de l'eurobis, à savoir Christopher Connelly en aventurier à la limite de la légalité, Ivan Rassimov en baroudeur pilote d'hélicoptère et George Hilton en scientifique à lunettes. A leurs côtés, Tony King juste après "Pulsions cannibales" et en rôle d'arrière-plan Michele Soavi dans une de ses habituelles compositions de petit jeunot de service.
En tentant de renflouer un sous-marin soviétique échoué, des savants laissent échapper des radiations qui provoquent le réveil et l'émergence de l'Atlantide. Des hordes de membres d'une secte apocalyptique sortent alors de nulle part et sèment le chaos et la destruction dans Miami...
On a du mal à comprendre comment une bande d'une vingtaine de punks peut réduire en décombres une grande ville en quelques heures, l'intrigue et ses explications sont fumeuses, les dialogues sont débiles (les personnages qui se balancent trois fois de suite la même vanne par exemple !). L'action est censé se passer aux USA, mais il est difficile de faire abstraction du tournage aux Philippines, ne serait-ce que parce qu'une bonne part des figurants est asiatique !
Mais tout ça, Deodato s'en fout un peu et mise avant tout sur l'action, les cascades, les hommes-torches, les lances-flammes, les hélicoptères, les explosions, les maquettes, un peu de gore aussi (mais très loin de ses précédents excès cannibalesques), le tout ponctué d'un disco synthé séquencé ultra-répétitif signé par les frères De Angelis, pas très inspirés ici - mention spéciale du kitsch à la chanson du générique "Black Inferno" par le "Inferno Band" !
Enfin, bref, j'aurais aimé le défendre ce post-apocalypse un peu oublié... Mais force est de reconnaître qu'on est loin du niveau des plus sympas "2019, après la chute de New York" ou "Les exterminateurs de l'an 3000", et que ce n'est même pas aussi fun que la trilogie futuriste de Castellari... Un film juste abrutissant, techniquement tenu, mais trop confus et assommant pour convaincre...
