Il est co-auteur cependant d'une petite perle, cette Donna del Lago ("la femme du lac"), en noir et blanc et 1.85:1, sorte de pendant pré-Giallo à Operazione Paura de Mario Bava auquel il fait pas mal penser.
Après avoir rompu avec son amie, Un écrivain (Peter Baldwin) revient hors saison dans un hotel où il a connu Tilde (Virna Lisi) et dont il semble amoureux. Elle est cependant morte entre-temps, un suicide apparent. Mais le photographe du village au bord d'un lac lui révèle que le cas a été enterré, plus complexe, car elle aurait été retrouvée égorgée. L'écrivain voit en parallèle une femme habillée de blanc errer le long du lac en pleine nuit. Son enquête commence.

Intrigant, le film est nimbé d'un noir et blanc qui pousse vers le fantastique. Io existe une véritable atmosphère d'une promenade entre cauchemar et réalité. cette errance du héros rappelle les doutes de Franco Nero dans Giornata Nera per l'ariete, par ailleurs. Un traitement photo très particulier, donnant un aspect fantasmagorique par instant, tirant vers un gothique du réel. Un cimetière enneigé fantomatique, des personnages vidés de leur substance de vie... Des caméras qui lèchent les couloirs de l’hôtel vidé de ses clients. Ca m'a aussi frappé de voir les thèmes proches d'Argento par la suite (le détail que seul l"œil avisé peut voir)
Spoiler : :
La voix off de l'écrivain reste envahissante par moments, elle est surtout présente par choix narratif - expliquer ses doutes, ses errements, ce qu'il a cru voir, ce qu'il rêve/cauchemarde - et ce que le spectateur comprend comme étant la réalité - ou pas?
Et un casting hors pair : Virna Lisi en beauté énigmatique,

Valentina Cortese peu embellie, et un Philippe Leroy déjà inquiétant et ambigu.
81 minutes vraiment en dehors du cinéma d'exploitation habituel des années 60. Très travaillé sur l'ambiance, le visuel macabre, adroit sur les choix d'acteurs et sur la manipulation, ce que l'impression de l’œil peut donner - de ce que le désir peut guider (ou mal guider). Avec une résolution amère et quelque peu étrange. (NB : les effets spéciaux sont de Giannetto de Rossi!)
Des gros plans curieux, poussant au mystère et au malaise ambiant, avec un choix de décors naturels (les Dolomites) anti-glamour au possible. des choix de mise en scène qui reflètent une véritable ambition d'aller au-delà du simple suspens de gare - on pencherait presque pour de l'art et essai plutôt que du film de genre. Bazzoni, le Resnais du film de genre? Une très belle découverte!
Dispo en VHS en italie chez Surf (dans uen copie..ahem... pas très belle), mais sorti également en Espagne en DVD chez Filmax.
Une ressortie s'imposerait!
Une scène :
http://www.youtube.com/watch?v=Jn3Q2u4d0oI