Les veuves / Widows (2018) Steve McQueen

[MadXav]

Difficile pour moi d'aborder un nouveau film de Steve McQueen après la déception que fut le maladroit TWELVE YEARS A SLAVE.
L'idée d'un braquage au féminin a cependant eu raison de mes réticences, d'autant que le casting était intéressant et la bande annonces accrocheuses...

Bien que minutieusement préparé, le énième casse de Harry Rawlings se solde par un échec monumental, dont l'issue est de créer 4 veuves sans ressource. Afin de se sortir de cette mauvaise passe, les dames en noir vont devoir orchestrer un ultime braquage...

Vendu tour à tour comme un film de casse, ou un film féministe, WIDOWS n'est en réalité ni l'un ni l'autre. Ou alors il échoue dans les deux.
En effet, le braquage ne présente aucun intérêt et s'avère simpliste au possible, plié en 5 minutes à la suite de raccourcis et de facilités scénaristiques assez étonnantes...

Pour le côté féministe, je serai moins tranchant car McQueen crée un groupe de femmes juste et très bien dessiné. Chacune d'elle est clairement définie et répond, avec ses moyens, à la problématique posée. Viola Davis est comme toujours très impressionnante en femme dure, un rôle qu'elle maitrise parfaitement depuis la série MURDERS. Michelle Rodríguez n'est pour un fois pas la femme forte du groupe, mais une mère de famille assez poignante. La costaude du groupe sera incarnée Cynthia Erivo, actrice / chanteuse ici très impressionnante. Le groupe se clôt enfin avec Elizabeth Debicki, l'actrice Franco-australienne improblable d'1m90...
Alors pourquoi, malgré ce casting bien senti et performant, l'aspect "Féministe" passe t'il clairement au second plan ? Tout simplement parce que Steve McQueen réussit à mes yeux davantage ses personnages masculins que féminin. Je pense notamment à Daniel Kaluuya, ici glaçant et implacable, ou encore à Colin Farrell. Car disons le tout net, je n'aime pas Farrell. Pour moi, le mec est juste mauvais depuis des lustres ! Et bien là, surprise. Le bonhomme hérite du rôle le plus intéressant du film. Celui d'un politicien écrasé par l'Aura de son père (Robert Duvall), ses obligations et le poids de l'héritage. Clairement le personnage le plus abouti et le plus torturé de tous !

On ressort donc du visionage mitigé. D'un côté, ce casse sans intérêt et des rebondissements sans grande valeur, et d'un autre, des personnages intéressants et bien écris. Je serai donc tenté de dire qu'il faut apprécier le film pour ce qu'il est, en non pour ce qu'on nous a vendu à tort. McQueen me semble lui même responsable en ayant voulu nous vendre un film de casse où ledit casse passe au dernier plan. Déroutant.
Nul doute qu'un second visionage sera profitable au film même si, là encore, cela risque de faire ressortir davantage les (trop) nombreuses facilités scénaristiques...

[Lord Taki]

Beaucoup moins indulgent.
Je me suis fait chier comme un rat mort.

Il y a des pistes intéressantes pourtant, comme l'évolution de la femme battue qui cherche à reprendre le dessus.
Clairement tromperie sur la marchandise quand on veut nous faire croire à ce Heat version féminine. Sur ce point c'est une belle déception.

Reste une idée de réalisation avec la caméra qui se pose sur le capot d'une limousine pour conduire Farrell d'un terrain vague à sa jolie maison tout en subissant un peu plus la carrière qu'on lui impose.

[Superwonderscope]

un sacré clan en fin de compte