
Alain Cavalier, vétéran du cinéma français depuis les années 60, s'est taillé une place d'expérimentateur et de franc tireur de l'art cinématographique, à partir de "Thérèse" au milieu des années 80 en particulier, oscillant entre improvisations, documentaires et autres créations...
En 2015, il livre "Le Caravage", documentaire non pas consacré au peintre baroque, mais au cheval vedette des spectacles équestres du cavalier et dresseur Bartabas. Bartabas qui a déjà mis un pied dans le cinéma puisqu'il avait réalisé et joué dans "Mazeppa", de très moyenne mémoire...
Alain Cavalier adopte une mise en place a priori minimaliste, le document étant filmé avec une caméra DV porté par le réalisateur, le seul son capté l'étant justement par la caméra. Ce qui rend les rares propos échangés pratiquement inaudibles.
Cavalier filme le cheval et son dresseur d'une part, mais aussi toutes les accortes assistantes qui pouponne l'élégant équidé : dentiste, vétérinaire, palefrenières attentionnées, coiffeuse visagiste, pédicure, brosseuse... Rien n'est trop beau pour ce cheval star, quand bien même le dada semble enfermé dans une prison doré. Et paie toutes ses attentions par un travail et une discipline palpable. Comme indiqué plus haut, nous n'entendons pratiquement pas les humains s'exprimer, ce qui vaut peut-être mieux pour Bartabas, qui transparaît souvent comme assez prétentieux et mégalo dans ses entretiens. Là, on le voit juste travailler, interagir avec les animaux.
Cependant, la facture très brute du film (image DV tremblotante, souvent pourrie), la répétition des scènes, laissent sur une impression d'un film deux fois trop long pour ce qu'il a à montrer (et il ne dure que 75 minutes !), et certainement pas d'un spectacle fait pour l'exploitation en salles (où il était pourtant sorti vite fait). Produit par Michel Seydoux, on en ressort avec l'impression d'un projet très fauché, inabouti, vraiment pas captivant...
Vu sur le replay d'Arte 1.85 HD VF PCM stéréo.