The Leopard Man (1943) – Jacques Tourneur

[bluesoul]

Dans une petite ville perdue dans le desert, la rivalite entre deux artistes de cabaret culminera en l’evasion d’un leopard. Evasion qui sera suivie une serie de meurtres etranges…Se pourrait-il qu’une autre creature—peut-etre surnaturelle—soit a l’oeuvre…?

Avec des moyens que l’on devine aisement derisoires, Jacques Tourneur (Cat People (1942), I walked with a Zombie (1943), Night of the Demon (1957) ) parvient a creer une ambiance de petite ville du Nouveau-Mexique; de ses petits métiers, ses rues, ses croyances et de son cimetierre, des plus credibles.

Tourneur avec ses trois metrages pour Lewton a ses sujets favoris: l’opposition de la superstition a la raison a travers essentiellement une enquete aux limites du surnaturel, le tout peuple de personnages assez etoffes.

Si le titre semble suppose une certaine “filiation” avec Cat People realise un an plus tot (1942), et que visuellement une scene semble accrediter une forme de lycanthropie de type “leoparde”, tres vite une enquete se dessine et des simples gens s’improvise detectives entrainant le tout dans une direction plus “classique”.

Etonnament, et compare a d’autres productions estampillee “Val Lewton”, l’idee de base tient plus du “pretexte”, mais la realisation—et l’atmosphere sont nettement plus reussies. On sent ici la “patte” d’un realisateur aguerri tel que Tourneur, face a—essentiellement—un realisateur debutant (Mark Robson pour The Seventh Victim (1943), Ghost Ship (1945), Isle of the Dead (1945) ou Beldam (1946) ).

Un autre parallele qui pourrait etre trace avec p.ex. Isle of the Dead (1945) serait que IotD est un film atmospherique tout en “tenebres” qui sans doute pour des imperatifs budgetaires (duree, pelicule) prend soudain le raccourci d’un “slasher” avant la lettre, compare a ce metrage qui lui, partant de l’idee (detournee) d’un “slasher” gagne en epaissaeur au fur et a mesure pour finir en “film noir”.

Cote casting, les acteurs donnent de tres bonnes performances, parmi lesquelles; Dennis O’Keefe (Hangmen also Die! (1943), Bewter’s Millions (1945), Suspense TV (1953) ) , en impresario ronge par la responsabilite et cherchant a empecher que d’autres viennent a tomber victime de la “bête”;.

L’on trouve aussi Margo (lost Horizon (1937), Viva Zapata! (1952), neee a Mexico, joue la superstitieuse rivale de Brooks un tantinet arriviste (pour nourrir sa famille), et qui sera a l’origine a la fuite du Leopard avec un certain “naturel”, mais le personnage qu’elle interprete y est sans doute pour beaucoup. Son caractere latin s’agremente tres bien de l’atmosphere tres border-town du Nouveau-Mexique et de cette impression the malediction qui semble planer sur elle.

Pour finir Jean Brooks ( The Crime of Dr. Crespi (1935), The Green Hornet strikes again! (1941), The Seventh Victim (1943) ) sera l’actrice de cabaret echouee dans une ville qui n’est pas vraiment la sienne et qui laissera le fauve—apparemment meurtrier—s’echapper.

Un film bancal certes, mais neanmoins marque par le talent de son realisateur. A nouveau, un autre film se “cache” quelque part dans ce metrage, autre film que l’on pourrait retrouver entre les images du film present. A voir donc.

The Leopard Man: 3.5 / 5

[Manolito]

Cet autre classique avait aussi été chroniqué sur le site par Nadia, pour l'édition Montparnasse :

http://www.devildead.com/indexfilm.php3 ... opard-man-

Pour ma part, on est un net cran en dessous de "La féline" et "Vaudou", mais c'est tout de même un bon film signé par Tourneur, à l'ambiance réussie et ponctuée par quelques scènes fortes.

[Superwonderscope]

Retour sur le film via une critique sur le site:

http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=10633