Plusieurs femmes se font tuer, le tueur laissant un mystérieux bonhomme de neige au regard curieux comme marque. L'inspecteur Hole (Michael Fassbender), au passé glorieux mais quelque peu tombé dans la dépression, suit l'enquête. Qui va le mener sur une enquête irrésolue de quelques années auparavant.
Première adaptation des romans de Jo Nesbø, on peut hélas conclure à un échec. Et pourtant je suis client! , tout était réuni pour le succès de l'entreprise. Casting avenant (fassbender, Toby Jones, Charlotte Gainsbourg, J.K Simmons, rebecca Ferguson, Chloé Sevigny...) une production signée Martin Scorsese (bon ça ne veut pas dire grand chose mais bon... quand on connait l'histoire de la production. du film..). Un roman solide, une histoire bien sombre... et là, ça dérape.
Un bon début malgré tout, une scène prégénrique "glaçante" au propre comme au figuré. Des enjeux scandinaves habituels (la solution est dans un crime du passé qui revient en pleine figure), Fassbender qui y met du sien. Mais au bout de 15 mn, on sent que quelque chose ne va pas. L'histoire devient décousue. L'apparition de Val Kilmer est "oh putain de merde"
. Que lui est-il arrivé? Bouffi, peau tirée de tous les cotés, et surtout, doublé. Apparemment, c'était la suite "d'un cancer de la langue". Son jeu est hallucinatoire, sous coke ou autre chose. WTF. Son rôle est "habité" d'une dimension parallèle. heureusement, on ne le voit que l'espace de trois scènes.en fait, pendant une heure, les palabres et les sous-intrigues s'entremêlent laborieusement. Difficile de voir la patte du réal de MORSE ou de LA TAUPE
.(après explications, on comprend mieux). Quelques scènes gore (du numérique assez moche pour un arrachage de tête, ceci dit), viennent à peine compenser un suspens qui fait du surplace.Une scène fatale pour le suspense (je n'avais pas lu le livre) :
Spoiler : :
Jolie photo hivernale, des crédits techniques au top. Jolie zique de Beltrami qui se sort de l'ornière des années 90/2000.
Au final, le film se prend les pieds dans le tapis et se ramasse la tête. Les personnages secondaires parfois inexistants (Sevigny, sacrifiée, comme Jones) quiviennet presque gâcher une narration compliquée.
Bref, pour du polar scandinave, je reste encore sur les adaptations de Varg Veum, moins ambitieuses, moins de budget mais nettement plus carrées et passionnantes.
En fait, Alfredson a expliqué après coup avoir hérité d'un film qui traînait depuis 2010 dans les limbes. Thelma Schoonmaker, monteuse de Scorcese, devait faire le film. Puis avec des histoires de plannings d'acteurs et techniciens, le film a du se faire à la va-vite (Fassbender a enchainé Assassin's Creed et celui-ci en 2 jours). Un bon quart du scénario prévu n'a pas été tourné. les premiers montages ne convenaient pas, et ... Schoonmaker a été rappelée pour fignoler le tout. le réalisateur n'est pas content du résultat (moi non plus, ça tombe bien), bancal, incomplet. Et qu'en gros, sa première expérience de tourner pour un grand studio l'a frustré, car n'ayant pas les mains libres.
Bref, un échec patent malgré quelques qualités plastiques évidentes et des moments de grâce. (le début, la fin...quelques plans immaculés de neige menaçante, le plan de Kilmer de dos surplombant le vide..) Echec critique et commercial sévère, Universal ayant balancé le film sans y croire.