Ascenseur pour l'échafaud - 1958 - Louis Malle

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Manolito
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Ascenseur pour l'échafaud - 1958 - Louis Malle

Message par Manolito »

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Julien Tavernier, un ancien para, tue son patron un soir et déguise le crime en suicide. Alors qu'il quitte l'immeuble, l'ascenseur tombe en panne...

Un titre mythique du Film Noir français, réputé annonciateur de la Nouvelle Vague, réalisé par Louis Malle alors tout jeune. J'ai cependant été un peu déçu par ce titre, qui, en fait, raconte trois histoires en parallèle. L'histoire de Julien est celle qui se rapproche le plus d'un récit Noir classique, avec une mise en scène habile et une bonne atmosphère. L'errance de Jeanne Moreau (qui joue la maîtresse de Julien et l'épouse de son patron) est dans une atmosphère plus Nouvelle Vague/monologue Durassien et laisse dubitatif ; mais elle bénéficie à fond de la mythique musique de Miles Davis. Enfin, l'histoire de deux petits voyous qui volent la voiture de Julien est datée et ralentit le métrage. Bref, "Ascenseur pour l'échafaud" est un brin bancal et inégal, avec de bons éléments et d'autres moins bons. Plutôt une expérience positive quand même, mais loin quand même du statut d'incunable qui plane sur ce titre.

Vu sur le dvd arte de 2005, très bonne copie 1.66 16/9 noir et blanc, vf mono dolby digital 2.0.
bluesoul
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Re: Ascenseur pour l'échafaud - 1958 - Louis Malle

Message par bluesoul »

ENFIN decouvert ce classique du cinema francais! :oops: (seulement 60 ans de retard...)

Le tout sur la NHK (bouquet BS), donc sans pubs! 8))

En fait...bibi est un chouillat decu par rapport a la reputation de l'oeuvre. :oops:

Bon, a la base bibi partait avec l'idee que le recit se centrerait sur le criminel et donc la narration en parallele m'a surprise et...pas...trop convaincu...

D'un cote, le recit--que bibi avait cru comme etant le recit principal--semble etre mis sur une voie de garage pendant la plus grande partie du metrage.

La partie directement liee--celle avec Moreau--fait passablement existentialiste/nouvelle vagueiste et un peu demonstrative, demonstration lourde en fait...La faute a des dialogues assez ampoules...

La troisieme partie --celle avec le jeune couple de voleurs--est la plus "accessoire" et semble en fait tenir du remplissage...jusqu'a la partie des touristes allemands ou le bissard comprendra assez vite ou tout cela allait mener mais ca parait neanmoins TRES capillotracte...

En fait, on a presque l'impression d'un film "a sketches", 3 histoires semi-croisees et assez existentialistes--un peu trop, en fait.

Bon, il y a des inconsistances a mi-parcours
Spoiler : :
Tavernier ne recupere pas la corde, excluant donc--si les flics font leur boulot--l'idee du suicide. Notons aussi que la methode avec laquelle Tavernier allait recuperer la corde a la base reste floue...C'est vrai, comment il pensait delier la corde d'en-bas??

Ajoutons qu'il pouvait mentionner l'heure a laquelle le gardien de l'immeuble a coupe le courant ou le fait que le gardien de nuit a reactive l'ascenseur la nuit, l'heure de la reactivation de l'ascenseur par la police ou encore les echanges entre ces derniers au petit matin---choses qu'il ne peut savoir que s'il avait effectivement passe la nuit dedans avant de s'eclipser apres l'arrivee!
Bon, ca reste tres bien ficele, realise(!) et se conclu de facon satisfaisante, le tout sublime par la superbe zique de Miles Davies, mais un peu trop auteurisant pour son propre bien, bibi etant souvent reste assez distant de ce qui se passe. Sur un schema un peu similaire, Adieu l'Ami (1968) avec
Spoiler : :
Delon et Bronson enfermes dans un coffre-fort de banque
et jouant un peu sur les memes cordes existentialistes trouvait un meilleur equilibre suspense/dramatique/buddy (dans AplE, il y a une histoire d'amour a la place de ce dernier element).

M'enfin bon, reste le "sketch" consacre a Maurice Ronet enferme dans le dit ascenseur qui merite sans probleme le visionnage et les tenants et aboutissants--meme si empruntant des chemins de travers--remportent l'adhesion.

Ascenseur pour l'Echafaud: 3.75 / 5 (pointe a 4.0 / 5 pour Ronet et Miles)
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
DPG
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Re: Ascenseur pour l'échafaud - 1958 - Louis Malle

Message par DPG »

Un peu comme vous, j'ai du le voir il y a une dizaine d'années, connaissant l’œuvre de réputation, et au final, un peu déçu par l'ensemble, même s'il reste de très bonnes choses. En tête, les interprètes bien sur, la belle ambiance de ce Paris nocturne, et forcément, l'errance de Jeanne Moreau sur fond de Miles Davis, qui garde une classe inégalable, aujourd'hui encore. Pour le reste, à boire et à manger. A découvrir, mais pas forcément le classique béton auquel on s'attend...
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
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