Le piège - 1973 - John Huston

[Manolito]

Titre US : The MacKintosh Man



Un agent secret anglais est chargé d'effectuer un vol de diamants. Il est trahi et emprisonné. On lui propose de s'évader en compagnie d'un espion à la solde des soviétiques...

"Le piège" est un film d'espionnage qui se déroule dans un cadre réaliste, en Angleterre et en Irlande, dans une ambiance dure et plus austère que les James Bond. Newman incarne un espion froid, très entraîné et violent, ce qui annonce pas mal les Jason Bourne quelque part ! Nous avons une belle galerie d'acteurs internationaux : Dominique Sanda, Harry Andrews, Ian Bannen, le Hammerien Shane Briant... et surtout un James Mason suave à souhait. Le scénario est habile, jouant sur des retournements de situation et de perspective. Cela dit, "Le piège" est un film assez froid, assez peu personnel dans la filmographie de son réalisateur. On est loin d'un déchirant "L'espion qui venait du froid" sur un sujet proche, ou de l'investissement artistique d'un "Fat City" tourné l'année précédente par le même metteur en scène. "Le piège" est tout de même un honnête divertissement d'espionnage pour adultes, pas ennuyeux pour un sou.

Vu sur ciné+ replay.

[bluesoul]

Vu a l'instant via la NHK (bouquet BS), donc pas de pubs!

Le film par contre m'a plutot laisse tiede (ou froid, c'est selon que).

Le film a sa petite histoire. Le scripte est du a Walter Hill pour qui l'experience n'a ete guere bonne.

En fait, la Warner a revendu le scripte de Hickey & Boggs (1972) a United Artists, et ce, sans verser un sous a Hill qui n'a guere apprecie le cote "cavalier" de la transaction.

Pour rentrer dans les petits papiers de Hill, la Warner lui donna a lire plusieurs romans, a lui de choisir celui qu'il scenariserait. Hill choisira The Freedom Trap de Desmond Bagley, roman fictionnel base sur la (veritable) histoire d'une taupe au sein du MI6.

Hill s'attelera a la tache, tache effectuee sans amour pour le projet. Au final, Hill sera le premier surprise d'apprendre que Paul Newman (devant la camera) et John Huston (derriere la camera) s'interresseront au projet et signeront(!).

Hill re-travaillera le scripte avec Huston (malade). Hill finira par ecrire "90% de la premiere partie du film et d'autres (personnes) le reste".

Les resultats du film ne seront guere a la hauteur des "attentes", Hill quant a lui ne verra jamais le film mais se verra dire que "c'etait un sacre flop"(!) Bref.

Revenons-en au film en lui-meme.

Comme dit, pas grand'chose de sortant de l'ordinaire en fait. TMM est un film d'espionnage comme on en fesait pas mal fin des '60s/debut des '70s dans la veine des films "anti-Bond". Des recits en forme de poupees russes, sans glam', sombres (voire apres ou arides) ou tout-le-monde trahit tout-le-monde et personne n'en sort grandis. RAS, quoi.

A vrai dire, Newman devant la camera et Huston derriere semblent tous les deux en pilotage automatique. De son cote, Mason cabotine legerement (sans forcer la dose neanmoins, ce qu'on appreciera).

Le film se "reveille" a 2-3 reprises, lorsque Newman, captif, s'enerve un brin, ainsi que lors d'une poursuite, ma foi bien torchee et au detour d'un final violent et sombre (mais treeeeees loin d'etre inattendu vu le genre de film).

Le film oscille un brin entre film de de gangster british des annees '70s et donc film d'espionnage. A noter le cote documentaire de la vie dans une prison de sa Tres Gracieuse Majeste ou tous les "locataires" portent...des costards-cravates, so british!

Pour le reste, un film competent mais pas tres tres entrainant.

The Mackintosh Man: 3.75 / 5 (je pousse un brin la note pour la competence. A part ca, pour les completistes de Paul, James et John (les deux acteurs et le real, pas les Beatles, eh banane! ) )