L'ancêtre des films catastrophe (et à y regarder en détail, Emmerich a bien du puiser dedans pour son Jour d'Après et 2012) qui fut un moment considéré comme perdu. Ce film RKO avait été retrouvé uniquement en doublage italien, puis via une copie en France.
Il est sorti en DVD chez Lobster en France, mais surtout en Blu ray chez Kino Lorber aux USA.
Un gigantesque tremblement de terre provoque raz de marée et effondrement des villes aux USA, dont New York submergée entièrement.
Un groupe de survivants tente de reconstruire leur vie, vue à travers un homme séparé de sa famille, isolé sur une sorte d'ile et qui recueille une femme sur le rivage.

C'est une série B assez hors du commun. Le film ne perd pas de temps et plonge de suite dans une atmosphère de destruction totale; Et quand je dis totale, c'est total. De voir NYC s'écrouler et submergé, c'est carrément impressionnant. Bien sûr, ce sont des miniatures et des retroprojections mais bon sang, pour un tournage en 1932, il y a de quoi saliver. Le boulot est bluffant sur certains plans. L'ecrouelment de l'Empire State Building, la terre qui s'ouvre en deux, le tsunami qui ravage les cotes... c'est juste WOW.
Côté narration, un élément assez curieux : les 20 premières minutes concernent la fin du monde. Ensuite, le film grille ses cartouches de climax pour virer à un mélodrame centré sur l'aventure humaine qui se reconstruit - comme si les prémices de la crise de 1933 étaient là, avec un monde justement en train de repartir sur d'autres bases site à l'écroulement d'un modèle.
Ensuite, c'est du pré-code Hays. Donc de la nudité féminine partielle (Peggy Shannon - une actrice oubliée depuis, morte trop tôt mais qui livre une interprétation vivace et d'excellente tenue), un néo-couple formé d'une nageuse aventurière échappant à un viol pour tomber dans les bras d'un homme marié mais qui croit que sa femme et ses enfants sont morts (alors que non) et qui couchent dans le même lit //// que des éléments que le code Hays bannira violemment peu après. Pour qu'ensuite le trio se retrouve, avec une femme assez compréhensive, et un homme qui a du mal à choisir entre les deux femmes qu'il aime.
On échappe pas à certains stéréotypes typiques : les acteurs noirs sont réduits à du comique gênant, entre autres... Le tout filmé aux étables Bronson caves du Bronson Canyon où furent tournés un nombre incroyable de séries B, et encore aujourd'hui... mais avec une belle sensation de désolation, de brutalité humaine - et de nouvelles lois à instaurer afin de parvenir à la paix.
Ce message universel est tempéré par une fin atypique, qui ne satisfait personne au sein du film. Vraiment bizarre et, de ce fait, hors norme. A noter que le réalisateur oeuvre par la suite avec un autre film, 20 ans après, tout aussi bizarre : Le cerveau du Nabab (Donovan's Brain).
67 minutes éprises de liberté et d'un sens de la destruction/reconstruction assez peu communes. Très bien!
Voir les images de destruction de New York:
https://www.youtube.com/watch?v=2AbXQcwHyt4
