The Front Runner - Jason Reitman (2018)

[Superwonderscope]

Gary Hart (Hugh Jackman) est le favori des primaires démocrates pour l'élection présidentielle US de 1988. Largement en tête, sa candidature va cependant déraper en 3 jours, pour finir par se retirer - suite à une liaison avec une autre femme.

Je crois que c'est le premier film de Reitman que j'apprécie. Reconstruction 1988 nickel, acteurs au taquet - avec juste ce qu'il faut de regard critique sur un journalisme-prédateur qui marquera un tournant dans la manière dont sont traités les politiques aux USA, tant on sait que leur vie privée est scrutée au millimètre (chose qu'on vit différemment chez nous puisque grosso merdo, tout le monde s'en contrefiche). Jackman reste convaincant dans la peau d'un homme charismatique mais dont la conception de la séparation vie privée/vie publique vole en éclat - comme sa carrière promise. Vera farmiga : impeccable. J.K Simmons tout en retenue, bien joué.
Comme toujours chez Reitman, il y a une leçon de morale qui pointe le bout de son nez. C'est peut être asséné avec moins de coups de massue que dans ses autres films à prétention sociologique.
Visuellement, il évolue avec une caméra un peu plus mobile, avec quelques élans quasi documentaires - une photographie aux teintes automnales, en adéquation avec la désillusion de l'automne d'une vie. Beaucoup intérieurs aux couleurs douces, clairs-obscurs. Une certaine logique par rapport au sujet.
Très jolie partition de Rob Simonsen, aux antipodes de ce qu'il fait sur ses compositions électro de Nerve, entre autres.
Mais comme toujours chez Reitman, c'est quand même assez balisé...
Un échec public mondial au final.