La lettre du Kremlin - 1970 - John Huston

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Manolito
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La lettre du Kremlin - 1970 - John Huston

Message par Manolito »

Titre US : The Kremlin Letter

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Toute une bande d'espions à la solde de l'occident se rend à Moscou pour tenter d'y récupérer une lettre signé par un haut fonctionnaire américain, susceptible de lancer une guerre entre les USA et la Chine si elle tombe entre de mauvaises mains...

Pour ce film d'espionnage tourné pour la 20th century fox, Huston bénéficie de moyens importants et d'un casting international époustouflant : Bibi Anderson, Max Von Sydow en tueur soviétique, Orson Welles en apparachik ambigu, Richard Boone, Huston lui-même, Georges Sanders... Mais c'est pourtant un sacré ratage, un film extrêmement compliqué à suivre, dans lequel Huston se laisse aller à un humour bizarre, parfois déplacé, quand il ne se vautre pas dans le kitsch complet (Georges Sanders en travesti jouant du piano dans un club gay, ou tricottant des chaussettes rouges pour son amant ! :shock: ).

C'est long, ça manque d'empathie, ça vire à la grosse farce, et malgré quand même de bonnes choses (en particulier ce qui tourne autour du personnage joué par Richard Boone haut responsable de l'espionnage américain aux méthodes musclées et ambigues), on trouve vite le temps long. Certaines touches de sadisme font leur effet, mais le film est tellement disjoint que dès la scène suivante, le soufflé finit toujours par retomber. Vraiment pas une réussite...

Vu sur Mycanal/ciné+ copie HD 2.35 VM anglaise STF.
Algor
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Re: La lettre du Kremlin - 1970 - John Huston

Message par Algor »

C'est un bien étonnant récit d'espionnage que ce film de Huston...servi, il est vrai, par un casting quatre étoiles.

Il y réussit bien à distiller le mystère, car le royaume des espions en est un d'ombres œuvrant dans l'ombre. Les fausses identités et pseudonymes abondent pour mêler encore plus les cartes.
Le problème, c'est qu'à force d'un développement complexe pour présenter ce monde Interpol, Huston nous perd dans un dédale de situations étranges (voire caricaturales), faites de violences, de corruptions/séductions où tout est permis pour faire craquer l'ennemi. Faut dire que les tortionnaires sont aussi affreux d'un côté que de l'autre. De plus l'enjeu est mal défini dans le scénario, et ne semble pas très important au bout du compte.

Donc on n'a pas trop de sympathie pour la plupart des membres "spécialistes" de cette équipe formée pour la mission en Russie; et d'autant plus qu'on ne comprend pas trop qui contrôle qui au travers de cette mission. Mais peut-être était-ce le but du réalisateur de brouiller les pistes? Que rien n'est aussi simple qu'un méchant d'un côté, et un bon de l'autre. Que ce n'est ni blanc ni noir dans ce jeu de manipulations pour éliminer son adversaire.

Et la fin assez "amoral" démontre que, dans cet univers, on ne fait de faveurs à personne, sauf si cette personne peut payer le prix fort.

On est vraiment loin des "prouesses" des Missions Impossibles de Tom Cruise. :D
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