Pour le film, ça reste pour moi le meilleur film de Friedkin (même si cela ne veut pas dire grand chose pour ceux qui me connaissent
). une première demi-heure énigmatique, presqu'absente de dialogues, jouant sur l'incongruité de l'image, la juxtaposition des destins. C'en est même bordélique, à se demander ce que le cinéaste veut faire transparaître à l'écran. ça doit être clair dans sa tête...mais il est pas toujours doué pour le montrer à l'écran.Le choix de Roy Scheider reste quand même curieux. ses yeux de Droopy ne collent pas avec l'ensemble, et il manque de charisme. Sa saynète "je tape par terre et je coupe tout avec ma machette" est dirigée et jouée n'importe comment. résultat, j'ai éclaté de rire (alors que les scènes ne devraient pas!).
Cremer est formidable, parfaitement à sa place. Amidou et Rabal sont météoritiques... en fait, ce qui me pose problème, c'est que la mise en bouche ose le pari de la différence de ton, (même si mon gout, se traine en longueur de manière inutile), un gout semi-documentaire qui reprend quelque peu les prémices posés dans French Connection... mais les 4 personnages n'ont aucune épaisseur. Ca reste des stéréotypes (un terroriste arabe, un tueur juif, un escroc français, un malfrat américain) qui n'évoluent pas de leur statut. Et quand ils crèvent, ben, je m'en fiche totalement (alors que j'aurai voulu que Scheider y passe, cela aurait eu plus de gueule).
La meilleure scène reste pour moi celle des cadavres de l'explosion qui sont restitués à la foule. Un moment de suspense palpable, très dur, beaucoup d 'émotion suspendue. ce que le reste du film n'arrive pas à retrouver. La scène du pont, qui reste forte, n'est pas du tout crédible: la camion fait tellement de mouvements qu'il aurait du exploser 10 fois
. belle séquence avec Scheider conduisant avec ses fantômes du passé. Mais le final avec la mafia qui arrive à point nommé, là aussi, m'a un peu ms tout par terre à la fin. Tout comme a musique de Tangerine dream, déplacée. C'a ma fait penser à des ziguoigouis de Guido et Maurizio de Angelis qui m'ont dirigé, curieusement, vers du Antonio Margheriti sérieux. Allez savoir.C'est vaguement raciste, un peu bourrin, qui semble vouloir mettre ses couilles sur la table pour faire passer le tout, avec de la sauce rajoutée pour faire épaissir le tout dans un dose de sur-virilité. Mais un indéniable savoir-faire technique.
Le film avait été un semi-échec en France, avec à peine moins d'entrées que B... comme bonne à tout faire, Veuves en Chaleur ou A nous les Belles Danoises
(soit 382 022 entrées)NB : au beau milieu du film, ma moitié qui n'avait jamais vu le film, m'a glissé, totalement candide: "mais c'est du Sergio Gobbi, ou quoi?". Là j'ai pouffé de rire pendant au moins 5 minutes.
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