
Le docteur Jekyll est omnibulé par ses recherches sur une drogue permettant de séparer ce qu'il considère comme les deux part de la nature humaine contenues en chacun de nous. Pendant ce temps, son épouse se distrait en compagnie de Paul Allen, faux amis de Jekyll et vrai débauché...
"Les deux visages du Dr Jekyll" est sorti dans les grandes années de la Hammer et de Terence Fisher, dans la foulée des "Maîtresses de Dracula" et "La nuit du loup-garou". A nouveau, il s'agit de mettre en scène un mythe du fantastique ayant déjà largement fait ses preuves (au moins 3 adaptations classiques déjà au compteur), en lui faisant bénéficier de nouvelles techniques comme le Scope (le "megascope" en l'occurrence) et le Technicolor.
"Les deux visages du Dr Jekyll" se permet quelques variantes. Cette fois-ci, le bon Jekyll est vieux et laid tandis que Hyde est beau et élégant. Une idée intéressante : la combinaison de la beauté physique et du vice moral donne un petit côte Dorian Gray à l'affaire.
Plus discutable, l'emphase est mise sur les rapports difficiles entre Jekyll et son épouse, un espèce de carré amoureux se forme entre M Jekyll, Mme Jekyll, Allen et Hyde. Et là, le film fonctionne assez mal, le film se perdant dans des palabres et des situations sentimentalo-polissonnes assez rebutantes.
Fisher s'égare loin du fantastique et de l'"Horror". Les métamorphoses sont hors champs ; si Hyde est cruel, ce ne sera la plupart du temps que de façon assez timoré, il bouscule un mendiant, une prostituée, brise de rage sa canne contre une barrière, tabasse mollement un petit voyou joué par Oliver Reed... Mouais...
Il faut attendre la toute fin du métrage pour voir arriver quelques meurtres. Et encore, ils sont loins d'avoir l'intensité des séquences de terreur d'autres Hammer de la même période. Il me semble même qu'on ne voit pas une goutte de sang de tout le métrage par exemple. Le film est censé se rattraper sur l'érotisme, mais là aussi, on est dans la désuétude, avec stripteaseuse ou long numéro de French Cancan. Mouais... Même le grand Jack Asher ne paraît que moyennement inspiré pour sa photo, offrant un technicolor très beau et soigné, mais sans grande invention. Reste quand même de bons acteurs, une ambiance gothique sympathique, la mise en scène toujours rigoureuse et tournée vers le récit de Fisher. Mais cette version de Jekyll et Hyde n'est en rien mémorable.

Vu sur le dvd français de Sony, avec une copie 2.35 16/9 tout simplement irréprochable ! La propreté est parfaite, la compression invisible, la texture de l'image impeccable, la précision, le travail vidéo, la fixité... Tout est nickel ! J'ai peut-être cru déceler un ou deux effets de halos sur tout le film, mais pour de la SD, c'est pour ainsi dire un sans-faute ! Bande son anglaise mono de bonne qualité. Avec VF et STF. Seuls bonus : la bande annonce du film et celle de... Hancock !
