
Sur le point d'être guillotiné, le professeur Frankenstein est sauvé au dernier moment par Karl, un geôlier infirme. Le savant s'installe dans une nouvelle ville et sous un nouveau nom. Il obtient un grand succès auprès de la population. Mais derrière l'habile praticien apprécié des bourgeois et le philanthrope qui soigne les pauvres par charité, le vrai Frankenstein sommeille. Et il n'a jamais été aussi près de réussir son projet fou de créer un être humain à partir de restes de cadavres...
Après le succès inattendu de "Frankenstein s'est échappé !", la Hammer s'associe avec Columbia pour en tourner une suite avec la même équipe (Fisher à la réalisation, Peter Cushing en vedette, Jimmy Sangster au scénario...). Nous sommes alors vraiment dans l'âge d'or de la Hammer. Sangster et Fisher, pour cette suite (c'est le second des 6 films que la firme va consacrer à Frankenstein), décident de prendre à rebours les conventions du récit classique de ce genre.
Après avoir résolu le souci de logique posé par le dénouement de "Frankenstein s'est échappé !" (au gré d'un rebondissement savoureusement blasphématoire), nous trouvons une histoire où Frankenstein n'est pas un paria mais un médecin établi et aimé de tous, où le Monstre n'est pas laid mais beau, où les morceaux de cadavres ne sont pas prélevés sur des morts mais sur des vivants (bon pas tous quand même...

En tordant ainsi le récit classique de Mary Shelley, on renouvelle totalement la série, tout en la prolongeant, et en abordant des thématiques variées. Cushing approfondie et perfectionne son interprétation, insistant encore plus sur l'humour noir. Le génie de l'équipe Hammer est à l'oeuvre. Car si les décors sont objectivement peu nombreux, la figuration limitée, les trucages artisanaux, "La revanche de Frankenstein" ne fait jamais pauvre ou contraint, donne réellement l'impression de se dérouler dans une ville (alors que tout est tourné dans le petit studio de Bray). Le chef-opérateur Jack Asher et le directeur artistique Bernard Robinson composent un film aux tons pastels soignés, sur lesquels tranchent les tons vifs de l'horreur (une lumière verdâtre dans le laboratoire, le rouge vif du sang). Une très belle réussite de la Hammer, un de ses classiques, c'est certain...
"La revanche de Frankenstein" n'est bizarrement jamais sorti en home cinéma en France, de la VHS au bluray, ce qui est quand même étonnant.
Il existe cependant des dvd en Angleterre ou aux USA (avec STF), et il y a aussi un bluray américain.
Je l'ai vu pour ma part sur le service de location de la box Orange. 3 € en sd... pour une copie recadrée 1.33 4/3 d'un autre âge, celui de la VHS et du laserdisc... Scandaleux quand on sait que l'ayant-droit international est Sony qui a des masters HD et SD au format dans ses affaires...

Le dvd US a été testé sur devildead :
http://www.devildead.com/indexfilm.php3 ... nkenstein-