
C.R. MacNamara, représentant de Coca Cola à Berlin Ouest, accueille bien malgré lui, la fille de son supérieur américain pour les vacances. La jeune fille trouve moyen de se marier en cachette avec un jeune allemand de l'est, fervent supporter de l'URSS et de la rhétorique marxiste !
Après le succès de "La garçonnière", Wilder se tourne vers un autre projet, cette comédie "Un, deux, trois", se déroulant en plein dans le Berlin de la guerre froide et confrontant le capitalisme dans ce qu'il a de plus américain et de plus tapageur au communisme le plus obtus et le plus orthodoxe. Le film permet à ce réalisateur d'origine autrichienne de tourner dans un pays de langue allemande (en Allemagne, à Berlin et Munich) ainsi que de tourner en dérision les américains, les communistes - et aussi les allemands qui ne sont guère gâtés. MacNamara est joué par un James Cagney survolté, dont ce sera le dernier film avant sa retraite dont il ne sortira que rarement... Bizarrement, l'affiche belge ci-dessus (et l'affiche française d'époque) ne met guère en avant le génial comédien, mais c'est bien lui la vedette du film, pratiquement présent dans chaque plan !
Dans cette histoire d'amour impossible entre l'est et l'ouest, on reconnaît à l'évidence des souvenirs de "Ninotchka" (même si ici un jeune homme remplace la jeune femme). Billy Wilder ayant été co-scénariste du film de Lubitsch, cela n'a rien d'étonnant. On passe tout de même à un cinéma qui n'hésite pas sur les calembours un peu gaillards - tout ce qui tourne autour de la secrétaire blonde - et qui mène son monde à un rythme absolument époustouflant, pratiquement celui d'un cartoon Tex Avery !
La seconde partie est ainsi menée à un tempo étourdissant, battant même le dénouement de "Certains l'aiment chaud" sur ce terrain. Alors certes, Wilder y va parfois franchement au marteau-piqueur, la subtilité de "Ninotschka" est assez loin, les personnages peinent à prendre une épaisseur vraiment humaine... Mais il est difficile de ne pas se laisser emporter par ce tourbillon de gags, la plupart franchement drôles, qui s'enchaînent dans ce "Un, deux, trois", comédie très réussie de la guerre froide, un peu injustement oubliée.
Il faut dire que "Un, deux, trois" n'avait pas été très bien reçu à sa sortie, qui s'est faite quelques semaines après la construction du mur de Berlin, lequel a commencé à être bâti en plein tournage du film ! A ce moment, plus grand monde n'avait envie de rire de la partition de l'Allemagne...

Vu sur le dvd US sorti par MGM en 2003. Copie noir et blanc 2.35 16/9 tout à fait magnifique, avec une excellente définition, une très bonne propreté, un rendu de l'image tout à fait naturel. De l'excellent travail ! Pas compatible 24 images/secondes. Bande son mono anglaise d'origine sans problème. Avec VF et STF. Seul bonus, la bande annonce. Un peu dommage...
Le même disque a aussi été sorti en France par MGM en 2004 et est toujours disponible.