En fait, en regardant les premières images, j'ai eu la désagréable impression de connaitre le bidule... et merde, je l'avais bel et bien vu et totalement oblitéré de ma mémoire. A la revoyure, je comprends pourquoi.

Lauren Bacall joue le rôle de Sally Ross, une actrice 50naire sur le déclin qui accepte de jouer dans une comédie musicale. Un fan absolu (Michael Biehn) lui écrit des lettres enflammées, mais qui sont bloquées par la secrétaire (Maureen Stapelton). il décide alors d'éradiquer ceux qui l'empêchent d'approcher "sa" star et terroriser son monde.
Je viens de voir The Seduction de David Schmoeller et il est assez incroyable de voir le nombre de similitudes entre les deux dans le déroulé narratif, jusqu'à la fin. Les deux ayant été tournés simultanément, difficile de savoir qui a copié qui - mais c'est le Schmoeller qui est sorti vainqueur pour le public.
Sinon, The Fan est incroyablement mauvais. La pauvre Lauren Bacall (qui visiblement a tourné le film à contre-coeur, désavoué le coté sanglant, a traité de haut Michael Biehn et toute l'équipe) n'a jamais été aussi mauvaise. la voir chanter et danser et un vrai supplice


Pour le tueur, Michael Biehn fait un job plutot bien, et là aussi, d'énormes ressemblances avec Andrew Stevens dans The Seduction. Même scène d'inquiétude de ses pairs (ici la seoir de Bien, et la collègue de Stevens dans The Seduction). Sauf qu'ici, on règne en plein tueur gay des années 80. Le serial killer gay (ou lesbienne, trans... au choix), grande ritournelle du cinéma américain des années 80 (Cruising, Windows, Pulsions et j'en passe). C'est bien connu, ils sont tous fleuristes, critiques, danseurs, chanteurs, serveurs, décorateurs et/ou amateurs de comédies musicales. Bon ben ici il y a la quasi totale. Et il dérape graduellement de manières totalement débile et donnant le meurtre le plus brutal sur un gay, justement. Pour finir et véritable homo refoulé peureux qui fond dans les bras de sa star. pathétique, ridicule, avec un potentiel camp très fort 38 ans après. l'interview du réalisateur explique pas mal pourquoi peu de choses fonctionnent.
Le film a rencontré pas mal de soucis. Le premier réalisateur a été viré (Warris Hussein) pour cause de "différents artistiques" et Bianchi, réalisateur Tv et de pubs (ce qui se voit dans le cadre et le faux cinquantenaire pub des numéros musicaux) embauché au pied levé. Comme Vendredi 13 et Dressed to Kill ont été d'énormes succès, il a été décidé d'épicer le tout et de rentre es meurtres plus sanglants. Quelle rigolade! Bianchi ne sait absolument pas montrer une bonne scène d'agression et de meurtre, et le pauvre rasoir qui jette du faux sang (cf Tenebre!) n'inspire AUCUNE menaçe. Autant le plan séquence de Maureen Stapelton dans le métro est superbement filmé, autant son agression est hilarante, sans parler de ses ridicules scènes d'hôpital. Idem pour le meurtre gratuit de la femme de chambre, ri-di-cule. Problématique pour un thriller.
Bref, c'est risible, mal écrit et bizarrement ce sont les seconds rôles qui sauvent presque le tout. Il y a des effets de montage particulièrement réussis dans l'alternance d'ambiances diamétralement opposées, mais les 95 mn sont longues et le final théâtral totalement loupé, malgré des intentions louables de finir sur une scène de théatre... une idée, aussi, pas vraiment nouvelle. Coucou Hitchock. Et coucou Brian de Palama, le choix de Donnaggio à la musique n'étant pas étranger du tout (c'est quand même le meilleur élément du film, avec les efforts d'ambiguïté de Bien) et rappelle furieusement... Herrman et Pulsions.
Le film a été sorti n'importe comment par Paramount, souhaitant profiter de la mort de John Lennon ey du phénomène des "stalkers", ce qui eut l'effet inverse (et de mauvaises critiques, plus le rejet de Bacall, diva répulsive sur le tournage et après) ont eu raison du film qui ne rapporta que 3 millions de $ sur les 10 investis, hors marketing. cet échec condamna la sortie du film dans plusieurs pays.
Le plus du Blu ray Shout, ce sont les interviews de Michael Biehn, bon client - qui se lâche un peu sur Bacall et son attitude méprisante dès leur rencontre-, mais fun et tendre envers Maureen Stapelton, le tournage et sa carrière.
le réalisateur vient apporter quelques précisions sur comment il a été embauché et les enjeux techniques (près de 40mn, vraiment bien).
Enfin, le monteur - qui sauve à de grands moments le film, tout comme Donnaggio.
je n'ai pas écouté de commentaire audio de David de Coteau et David Del valle, par contre.
Bref, un suspense raté, prévisible et que j'avais détesté à l'initial avant de le catapulter dans mon inconscient de VHS de merde, que je viens de réévaluer du fait des crédits techniques du film (New York est superbement photographié et la HD très agréable à l'oeil), mais qui reste très mauvais à la revoyure. Un témoin d'un temps heureusement passé.
Pour le coup, je préfère le plus Bis The Seduction - moins de sous-intrigues, moins ambigu, mais plus classique et mieux écrit au final.