
Pour un temps rangé, Bradley reprend d'anciennes activités illégales afin d'assurer à sa femme et à son futur bébé un environnement bien plus confortable que ce que leur offre leur condition modeste. Cela leur réussit un certain temps, avant qu'il soit obligé de plonger au plus bas pour les sauver.
Ecrit avant Bone Tomahawk et présentant déjà le thème similaire de la délivrance de l'être aimé des griffes d'êtres malfaisants, ce second film dépasse à nouveau le genre auquel il fait référence de premier abord en changeant de ton en cours de route. Après le western, c'est ainsi au tour du film de prison d'en faire les frais.
Et si le contexte n'a plus rien à voir, on retrouve néanmoins la patte de Zahler à l'écriture comme à la réalisation - qu'on l'apprécie ou non -, lequel prend encore une fois son temps, le rythme s'accélérant au fur et à mesure pour donner libre cours à une violence d'abord réaliste, qui l'est ensuite carrément moins en faisant place à une autre forme de violence des plus extrêmes.
On assiste ainsi à une étrange transition, de scènes quasi documentaires par moments à une fantasmagorie où tout se relâche alors de façon décomplexée. Et surtout les scènes d'action sont marquantes du fait de leur brutalité, même si c'est dommage que quelques effets spéciaux soient tout simplement si mauvais (soit disant pour coller au style grindhouse)... Il est par contre sympa de retrouver Don Johnson et Udo Kier dans des rôles secondaires - qui plus est de salopards - lorsque le récit devient foutraque.
En tout cas, après la saison 2 de True Detective, Vince Vaughn confirme son retour à des personnages sombres après une pléthore de comédies. C'est peu de dire qu'il en impose dans cette catégorie, l'occasion lui étant donné d'incarner ici un homme qui, s'il semble inspiré à sa manière par Dieu et l'Amérique, transporte pour vivre de la drogue sans le moindre scrupule ; et il ne faiblira jamais pour atteindre ses objectifs, quitte à devoir pour cela descendre jusqu'aux enfers.
