Enigma - Jeannot Szwarc (1982)

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Superwonderscope
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Enigma - Jeannot Szwarc (1982)

Message par Superwonderscope »

Ce film d’espionnage quelque peu tombé aux oubliettes (hélas) va connaître les honneurs d’une sortie Blu Ray aux USA chez S’more Entertainment le 9/04/2019. 8))
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Superwonderscope
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Re: Enigma - Jeannot Szwarc (1982)

Message par Superwonderscope »

Image

Un film d'espionnage post guerre-froide assez âpre, abrupt et complexe dans son essence. Aux antipodes de James Bond et des manichéismes des années 60/70; Retropsectivement, son échec est assez compréhensible pour cette co-prod franco-britannique...

Martin Sheen est Janos, un ancien espion de la DDR, - faisant des émissions de radio libre depuis Paris et sachant quelques secrets sur son ancien patrie. Il est contacté par la CIA (Michael Lonsdale, doublé) pour infiltrer Berlin est, dérober une nouvelle version d'Enigma et empêcher un complot d'assassinat simultané de 5 espions partis à ouest. Il accepte pour une forte somme d'argent, ne se doutant que trope des pièges tendus par son ennemi juré (Derek Jacobi), son alter ego russe qui a juré de le capturer (Sam Neill) - et son ancienne flamme (Brigitte Fossey).

Un film qu requiert beaucoup d'attention à l'histoire racontée, et donc le spectateur n'est pas passif. Pas ou peu d'action (clairement pas le but), mais jouant plus sur la duplicité, les rapports humains, la manipulation. Il existe évidemment plusieurs couches-et sous-couches d'intrigues qui vont plonger Janos dans un monde où il se retrouve au final sans patrie, plus ou moins coincé par tous et se rendant compte
Spoiler : :
trop tard qu'il a été manipulé depuis le début
.

Szwarc fait un bon job de cadrage, et de rendre crédible Berlin Est (alors que le film a été tourné à Lille et Strasbourg!), plutot une belle mise en scène des mouvements de foule. C'est très classique comme mise e images, il y a d'ailleurs un très beau job sur la photo de nuit (passage de la frontière) et des plans neigeux en plein jour, créant de jolis contrastes. Beaucoup de détails parsèment l'écran. Jean-Louis Picavet, directeur photo de Verneuil, sur I comme Icare et Mille milliards de machins, s'y débrouille vraiment bien. ce sera je crois son dernier film cinéma.

L'enquête de Sam Neill reste cependant trop basée sur des évidences qui arrivent au bon (trop bon?) moment. Il y a des moments assez factices dans le film en ce sens
Spoiler : :
où il réalise que Brigitte Fossey est son point d'entrée auprès de Janos
puis que
Spoiler : :
le décodeur est caché dans un retable
. Neill fini assez mal la surprise.

Etonnant de voir Brigitte Fossey, excellente ici, dans un rôle assez demandeur, vulnérable mais excessivement forte dans ses convictions et sa 'trahison' pour la bonne cause. La fin reste en ce sens très humaine, un beau jeu de regards qui laisse à la fois amertume et interrogation sur les motivations. all est littéralement mise à nue dans deux scènes assez inconfortables de torture mentale. Martin Sheen fait le job, mais semble déplacé dans ce rôle d'ex espion qui le redevient via ses capacités chaméléoniques.

Szwarc y produit une certes épure, se libérant volontairement du spectaculaire et du romantisme dont il venait de faire preuve pour de grands studios. Pas un grand film d'espionnage, mais un dernier tiers largement satisfaisant dans son intrigue touffue, dense. Quelques têtes françaises "connues" y font coucou. Philippe Caroit :D qui allait éclater avec Max Pecas deux ans après, Gabrielle Lazure cheveux courts pas encore refaite du visage, la toujours expressive Liliane Rovère, Maxence Mailfort, Feodor Atkine, vernon Dobtceff (évidemment en responsable russe,toujours à l'aise), et Corinne Dacla vers la fin en prison!re torturée... bon, ça reste toujours un film où comme par hasard, tout le monde parle anglais :D :D même si on entend de l'allemand et d français en bruits de fond...

Le film fut un échec aux USA et en France (114 410 entrées), je ne connais pas sa carrière britannique.

Le Blu Ray US est médian. Piste son en Dolby Digital 2.O avec star (peu efficace mais la musique émerge bien), avec un format 1.78:1 avec un scan 2K annoncé. C'est propre, relativement stable comme image, avec de jolies scènes nocturnes et bleutées. La scène d'expions dans le ministère des affaires culturelles laisse apparaitre de belles couleurs. Mais la restauration n'est quand même pas optimale non plus.
101mn
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