
Gros, énorme atout: les transformations de Charlize Theron et John Lithgow, absolument effrayantes de réalisme. Theron EST littéralement Megyn Kelly (et pas que la coiffure et le ton). Ailes, en homme républicain qui a participé et fait élire nombre de présidents, atteint des sommets de lucidité répugnante. Lithgow est méconnaissable, mais son jeu est puissant - réussissant aller au delà justement du côté répugnant du personnage, considérant son comportement comme ... normal.
Je suis plus réservé sur le personnage de Margot Robbie, n'existant pas dans cette affaire - mais étant écrite comme un "mélange" de plusieurs témoignages. Elle n'en est pas moins mauvaise pour autant, mais cela précipité plus le film qu'autre chose, apparaissant comme un 'truc scénarisique' artificiel. Kidman est au top en quarantenaire dépassée, compartimentée et qui a surtout bien fait son travail en amont. Celui de Kate McKinnon, en lesbienne dans le placard, est assez bien vu surtout en terme de toxicité intérieure et extérieure (en gros, de tous les postes qu 'elle a voulu, seul Fox news a accepté de la prendre, mais désormais, elle ne peut aller sur d'autres chaines car marqué au sceau "Fox", et n'étant pas suffisamment connue, c'est donc le placard ou rien)
Le choix de Roach est assez curieux. Filmé comme un reportage par instants, zoomant sur des visages aux moments critiques (comme un reportage Tv, en somme), mais qui simplifie parfois à outrance le propos. Il y des moments graves et très bien captés, mélangeant vraies scènes Tv et reconstitution, et d'autres totalement à côté de plaque (quand Kelly découvre les propos de Trump à son encontre, entre autres). Des choix de mise en scène assez curieux, presqu'au bord de la comédie par instants, c'est assez bizarre. Le début est pourtant très bien, frisant le documentaire reconstitué avec soin et entrain, pour ensuite tomber dans quelque chose de plus routinier; Des visages connus de Fox sont aussi décrits, mais passent le film un peu comme des fantômes, pas vraiment nécessaires à l'action. Des flash-backs étranges qui percutent la narration et viennent la ralentir... je suis ressorti de la projection assez mitigé.Les talents en place ne sont pas en cause, mais Roach était-il le bon cinéaste? Je ne crois pas car le résultat, soigné et avec des acteurs hors pairs, reste très convenu. Comme la fin avec Robbie, prévisible (et donc, n'ayant pas existé...pourquoi inventer un personnage avec un sujet aussi grave?). pas persuadé que le film fasse écho chez nous.
sortie le 22/01 en France