
Mais qu'est-ce que c'est que ce film ?
Et bien voilà le scénar :
Choi Bae-dal est un Coréen looser (ceux qui connaissent le personnage légendaire vont m'en vouloir de dire ça mais lisez jusqu'au bout). Il n'a pas d'affection particulière pour la vie et du reste, il ne sait pas quoi faire de la sienne. Il s'engage donc dans l'armée Japonaise en espérant trouver un sens à son existance et en laissant le sort décider de son avenir. C'est là qu'il rencontre pour la première fois un général Japonais qui va lui mettre les points sur les "i": Choi Bae-dal n'est qu'une loque et l'art martial Coréen qu'il pense pratiquer ne vaut guère mieux... De retour à la vie civile, l'humiliation continue et le héro, quoiqu'affectionnant les nobles causes (genre sauver des Geishas), n'a pas les moyens de ses ambitions et se fait systématiquement latter la tronche.
Mais ça ne peut pas durer (on est d'accord que c'est quand même le héro). Un mystérieux combattant mancho, protecteur d'un cirque, va donner à Choi Bae-Dal un but: devenir le meilleurs et démonter un par un les plus grands champions Japonais...
Mon avis :
Choi Bae-dal, connu aussi sous le nom de Masutatsu Oyama est une star. L'homme a existé, est né en 1923 et est mort en 1995. Son parcours est impressionnant (plus de 100 combattant Japonais reconnus se sont inclinés devant la puissance du bonhomme) mais c'est surtout la légende qui s'est construite autour qui reste dans les mémoires.
Ce personnage a par ailleurs été interprété 2 fois au cinéma par le grand Sonny Chiba dans les trop-fous BullFighter et BearFighter. Du reste, alors que dans les films de Chiba, le combat avec l'ours par exemple était risible (mais fun), on a droit dans "fighter in the wind" à un final contre un taureau, très bref (5 secondes) mais carrement superbe, donnant la parfaite image de ce qu'est devenu l'homme : Une légende vivante.
Mais revenons plutôt au film.
Celui-ci souffre d'un scénario extremement classique comme on a pu le voir (looser-> prise de conscience-> entrainement-> best of the best). Pourtant, le parti-pris du réal est avant tout de détruire un mythe. En effet, sur 1h40 de métrage, on a quand même 1 heure de looserie, d'humiliation et de héro benet qui se pisse dessus. C'est long 1 heure quand on est pas fan de larmes et d'urine. Trop en fait à mon goût. De plus, l'acteur Dong-kun Yang a vraiment une tête de gland durant cette phase et il est très difficile d'éprouver la moindre affection pour ce zéro absolu. Etait-il nécessaire de briser autant l'image de Masutatsu Oyama pour ensuite faire naitre le monstre sacré ? Personnellement, je ne crois pas. 40 minutes auraient largement suffit. Le réalisateur va trop loin, tellement loin en fait qu'on a du mal à croire à la suite.
Mais qu'importe qu'on y croit ou pas d'ailleurs car ces 40 minutes suivantes, elles déchirent tout. 5 minutes d'entrainement de fou qui font vraiment plaisir à voir puis le héro est sur les rails et donne le ton: il déboule dans un dojo et latte tout ce qui s'y trouve. Encore un choix étrange du réalisateur, il ne film pour ainsi dire pas le combats. En fait, chaque scène est composée d'un coup assez bref. Vraiment bizarre sauf que c'est excellent parce qu'on sent bien que le gars n'a besoin que d'un coup pour terrasser son ennemi. On sent la puissance du bonhomme, les impacts sont vrais, réalistes, font mal et il est très plaisant de trouver un tel traitement dans un film retraçant la vie d'une légende. Bref, si on ne peut pas dire que les combats soient haletants, ils ont le mérite de bien faire passer le message, d'être originaux et d'être très bien filmés (les décors très variés sont par ailleurs superbes). De plus, l'acteur prend alors une dimension toute autre et devient vraiment charismatique (il a la dégaine de Ryu dans le jeu Street Fighter), massif, effrayant et super bien looké avec ses cheveux long et sont kimono propre mais totalement destroy.
En bref, même si on a un peu de mal à entrer dans le film au départ (personnage principal chiant, décors cheap, trop long etc...) le film révèle un potentiel assez incroyable au bout du heure et se termine donc sur une scène qui m'a personnellement cloué tant elle évite avec aisance le ridicule et la ringardise qui semblaient poindre.
Le Coréen Yun-ho Yang qui n'a que très peu de films à son actif me semble donc quelqu'un à suivre de prêt...