Galveston de Mélanie Laurent (2018)

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Shinji
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Galveston de Mélanie Laurent (2018)

Message par Shinji »

Je ne sais pas ce qu'il reste du travail de Mélanie Laurent (elle n'a pas eu de final cut, laissé au producteur), et même le scénariste a souhaité changer son nom (pour le pseudonyme de Jim Hammett), mais force est de constater que son aventure américaine est réussie, même pour un film de commande qui plus est a été tourné dans l'urgence en seulement 3 semaines.

C'est l'histoire d'une fuite en avant, celle d'un truand condamné par la maladie (avec aussi un contrat sur la tête à cause d'une femme) et d'une jeune prostituée, qui trouvent dans la ville de bord de mer une vie plus apaisée pour un moment. Le temps se suspend ainsi dans un motel où se retrouvent les laissés-pour-compte de l'Amérique, un peu comme dans The Florida Project.

Ici point d'enquête avec cette adaptation d'un premier roman noir antérieur (après des nouvelles) classique mais racé, écrit par Nic Pizzolatto avant de connaître la gloire avec True Detective. L'histoire pourrait néanmoins se passer dans le même univers, près de la Nouvelle-Orléans, avec aussi le poids du passé.

Dommage que le film n'ait pas trouvé son public, car l'image de ce road movie désespéré est très belle, aidée par les paysages ou les couleurs (notamment pour les scènes de nuit) ; les acteurs, avec en tête Ben Foster et Elle Fanning, sont impeccables ; et la fin est émouvante, de par la rédemption de Roy.



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DPG
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Re: Galveston de Mélanie Laurent (2018)

Message par DPG »

Vu en salles et pas vraiment accroché... Ce que j'en disais :

Le film n'est pas fondamentalement mauvais ou raté, mais juste terriblement anecdotique. On empile à peu près tous les clichés possibles et imaginables des white trash américains et on emballe tout ça dans une espèce de road movie, qui certes, se laisse voir sans mal, mais qui manque cruellement d'un tant soit peu d'originalité. Foster joue comme d'hab, le petit mec nerveux, avec tous les tics possibles, il picole du Jack au réveil, fume 12 paquets de clopes par jour, se détruit, souffre, a fait de la taule, a des tatouages moches, est violent, mais au fond, il a quand même un cœur. Idem pour la Fanning, le même background habituel, on vit dans un mobil home pourri au fin fond du Texas, avec un beau père alcoolique qui abuse d'elle, etc, etc.... Et c'est juste comme ça pour absolument TOUS les persos qu'on va croiser, des stéréotypes sur pattes, le petit mafieux local, les hommes de main, la tenancière de motel, etc, etc... Bref, il reste quand même quelques jolis plans du Sud américain, quelques moments d'émotion qui sortent un peu du lot et fonctionnent, un épilogue qui sort un peu du traintrain habituel. Et ça a le bon gout de ne pas durer trois plombes pour rien (1h30, emballé, c'est pesé). Pas foncièrement désagréable donc, mais qd même assez vain, le genre de trucs déjà vus 500 fois, sans réelle plus value ou regard neuf amené sur tout ça... Dommage...
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