Vu sur Digital Bits : cette méga-production mégalo signée par Dino De Laurentiis et la fox est annoncée en bluray pour le 22 mars sur le marché US. Il est tourné en 70mm.
Avec John Huston lui-même (Noé), Richard Harris (Cain), Franco Nero (Abel), George C Scott (Abraham), Ava Gardner, Peter O Toole, Stephen Boyd...
La bible - 1966 - John Huston
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Re: La bible - 1966 - John Huston
Blu Ray dispo à NOZ pour la modique somme de 3,99 euros!
Re: La bible - 1966 - John Huston
Titre US : The Bible: In the Beginning...

Hier, sur le thread de "Waterloo", a été évoqué la mégalomanie du producteur Dino de Laurentiis. Celle-ci n'aura jamais été flagrante que dans ce projet "La Bible".
Idée lancée au début des années 60, alors que le péplum biblique a le vent en poupe et que Dino de Laurentiis vient de produire "Barrabas" avec succès, ce métrage est au départ prévu pour être un gigantesque film à sketchs, adaptation des épisodes les plus marquants de l'Ancien Testament, réunissant certains des réalisateurs parmi les plus prestigieux de leur temps : Orson Welles, Federico Fellini, Robert Bresson, Luchino Visconti... Le tout chapeauté par John Huston. Mais le projet s'emballe en terme de budget, les fortes personnalités supposés le coréaliser ne s'entendent pas. Seul John Huston reste à bord et est finalement le réalisateur de ce métrage qui garde tout de même sa structure à sketchs.
Ainsi, le film se concentre sur la Genèse. La première partie relate la création du monde, le jardin d'Eden et la lutte d'Abel et Caïn. Comme tout le film, elle bénéficie d'un travail artistique de haut niveau, avec la collaboration du grand directeur artistique Mario Chiari, et du non moins grand chef opérateur Giuseppe Rotunno, qui filme en vrai 70mm (à ma connaissance, c'est très rare (unique ?) pour un film italien).
Le début est un peu énigmatique, préhistorique, mystérieux, le combat d'Abel et Cain confronte respectivement Franco Nero (alors inconnu) et Richard Harris. Bon, on sent que c'est laborieux, mais on est encore patient.
La seconde partie est sans doute la plus réussie, et concerne l'épisode de l'Arche de Noé, ce personnage étant joué par John Huston lui-même, qui incarne un patriarche débonnaire et amusant, prenant grand soin de tous les animaux de la création, ours, éléphant, tortues et autres singes et oiseaux. Les décors sont gigantesques et réussis, l'ambiance est bon enfant, les effets spéciaux d'un bon niveau. Bref, l'épisode le moins prétentieux et le plus réussi de "la Bible".
Nous avons ensuite un (court) segment sur la tour de Babel, avec Stephen Boyd dans le rôle du roi Nimrod, pour un épisode spectaculaire, avec encore des trucages convaincants ; mais un récit bizarrement expédié et court.
Toute la seconde partie du métrage revient sur l'histoire d'Abraham (George C Scott), son épouse Sara (Ava Gardner) et son neveau Loth. Et là, c'est la catastrophe, avec une heure vingt d'emphase, de grandiloquence, de cabotinage puissance mille de George C Scott. L'intermède avec la destruction de Sodome et Gomorrhe apporte une petite récréation, avec la présence de Peter O Toole dans le rôle de 3 anges, et une description d'une ville décadente annonçant avec quatre ans d'avance "Satyricon". Mais sinon, quelle lourdeur, quel ennui !
Bref, un résultat artistique final pour le moins très décevant, et les critiques ne furent pas tendres avec "La bible". De Laurentiis avait prévu une suite, mais le film, malgré une gros succès commercial, ne parvient pas à rembourser son budget. On arrive alors à la fin des grands péplums dans la tradition de "Ben Hur" ou "Les dix commandements", d'autres titres de la même période, comme "La plus grand histoire jamais contée" et "Cléopâtre" allant connaître aussi des échecs.
Vu sur Mycanal, replay de TCM.

Hier, sur le thread de "Waterloo", a été évoqué la mégalomanie du producteur Dino de Laurentiis. Celle-ci n'aura jamais été flagrante que dans ce projet "La Bible".
Idée lancée au début des années 60, alors que le péplum biblique a le vent en poupe et que Dino de Laurentiis vient de produire "Barrabas" avec succès, ce métrage est au départ prévu pour être un gigantesque film à sketchs, adaptation des épisodes les plus marquants de l'Ancien Testament, réunissant certains des réalisateurs parmi les plus prestigieux de leur temps : Orson Welles, Federico Fellini, Robert Bresson, Luchino Visconti... Le tout chapeauté par John Huston. Mais le projet s'emballe en terme de budget, les fortes personnalités supposés le coréaliser ne s'entendent pas. Seul John Huston reste à bord et est finalement le réalisateur de ce métrage qui garde tout de même sa structure à sketchs.
Ainsi, le film se concentre sur la Genèse. La première partie relate la création du monde, le jardin d'Eden et la lutte d'Abel et Caïn. Comme tout le film, elle bénéficie d'un travail artistique de haut niveau, avec la collaboration du grand directeur artistique Mario Chiari, et du non moins grand chef opérateur Giuseppe Rotunno, qui filme en vrai 70mm (à ma connaissance, c'est très rare (unique ?) pour un film italien).
Le début est un peu énigmatique, préhistorique, mystérieux, le combat d'Abel et Cain confronte respectivement Franco Nero (alors inconnu) et Richard Harris. Bon, on sent que c'est laborieux, mais on est encore patient.
La seconde partie est sans doute la plus réussie, et concerne l'épisode de l'Arche de Noé, ce personnage étant joué par John Huston lui-même, qui incarne un patriarche débonnaire et amusant, prenant grand soin de tous les animaux de la création, ours, éléphant, tortues et autres singes et oiseaux. Les décors sont gigantesques et réussis, l'ambiance est bon enfant, les effets spéciaux d'un bon niveau. Bref, l'épisode le moins prétentieux et le plus réussi de "la Bible".
Nous avons ensuite un (court) segment sur la tour de Babel, avec Stephen Boyd dans le rôle du roi Nimrod, pour un épisode spectaculaire, avec encore des trucages convaincants ; mais un récit bizarrement expédié et court.
Toute la seconde partie du métrage revient sur l'histoire d'Abraham (George C Scott), son épouse Sara (Ava Gardner) et son neveau Loth. Et là, c'est la catastrophe, avec une heure vingt d'emphase, de grandiloquence, de cabotinage puissance mille de George C Scott. L'intermède avec la destruction de Sodome et Gomorrhe apporte une petite récréation, avec la présence de Peter O Toole dans le rôle de 3 anges, et une description d'une ville décadente annonçant avec quatre ans d'avance "Satyricon". Mais sinon, quelle lourdeur, quel ennui !
Bref, un résultat artistique final pour le moins très décevant, et les critiques ne furent pas tendres avec "La bible". De Laurentiis avait prévu une suite, mais le film, malgré une gros succès commercial, ne parvient pas à rembourser son budget. On arrive alors à la fin des grands péplums dans la tradition de "Ben Hur" ou "Les dix commandements", d'autres titres de la même période, comme "La plus grand histoire jamais contée" et "Cléopâtre" allant connaître aussi des échecs.
Vu sur Mycanal, replay de TCM.