Réalisé alors que le réalisateur est en plein déclin, Dr Jekyll et les femmes n'est certes pas le meilleur film qui rend hommage à Walerian Browczyck. Il est même permis de se demander où est passé le metteur en scène de La bête, Lulu, Interieur d'un couvent ou Goto.
Borowczyk tire une libre adaptation du roman et en donne sa vision personelle, transformant à sa manière le personnage de Jekyll. Dénonçons le titre français parfaitement ridicule et gardons le titre original "L'étrange cas du Dr Jekyll et de Miss Osbourne", la miss Osbourne du titre, fiancée de Jekyll, n'ayant aucun rôle prmordial ici si ce n'est dans l'ultime quart d'heure.
Le changement principal qu'opère Borowczyk par rapport aux précédentes adaptations est que le drame de Jekyll n'est plus intérieur mais extérieur. Jekyll/Hyde ne faisait qu'une personne, un seul "je", véritable conflit interieur dû à l'absorption du breuvage.
Ici, Jekyll et Hyde sont deux personnes différentes jouée de surcroit par deux acteurs différents et la transformation elle même se fait par action externe, un bain.
Il en résulte l'amoindrissement du drame interieur du personnage qui perd ainsi toute son ampleur dramatique. Mais ce choix déilbéré du réalisateur n'est pas le plus grave.
En situant son film dans un lieu unique, une maison sans issue, et en l'étendant sur une seule nuit, qui se devrait d'être une nuit d'horreur, Borowczyk aurait pu compenser cette enorme perte mais il n'en est rien. Les personnages se contentent de courir dans tous les sens, ouvrant et fermant des portes comme lors d'une grande partie de cache-cache vite lassante.
Ajoutons à cela d'interminables bavardages récités de façon théatrale, des personnages caricaturaux à souhait et on atteint les limites de l'ennui et du ridicule.
Dr Jekyll et les femmes devient une sorte de vaudeville horrifique. On était en droit d'attendre mieux de cette vision personnelle de l'auteur sur la folie schyzophrène.
Le film reste assez sage autant sur l'horreur que sur l'érotisme ce qui achève de décevoir de la part de Borowczyk. On retiendra une royale fessée cul nu- Ouiiiiiiiiii

Cela donne l'occasion au réalisateur de nous monter le sexe énorme




Les acteurs poussent le trait à l'extrême, Patrick McGee en tête, grimaçant à outrance sans nuance aucune à la limite du ridicule.
Que reste t'il donc au crédit du film?
Un magnifique décor victorien et la qualité étonnante des images, Borowczyk jouant avec ses décors, ses somptueux costumes, créant un véritable jeu d'ombres et de lumières. Cet esthétisme est mis en valeur par une superbe photographie et la BO synthétique, lancinante, obsédante, renforce la beauté des images en créant une atmosphère envoûtante.
Hormis cela, on retiendra du film son final palpitant, l'ultime transformation de Jekyll et Hyde et la tragédie que vit sa fiancée en découvrant l'atroce vérité, partagée entre son amour et la peur. Elle choisira par amour de rejoindre Jekyll, dans l'amour et le sang, concrétisant une fois de plus la terrible synthèse Eros + Thanatos.
La magie du divin Udo Kier, son visage étrangement beau et inquiètant, ses yeux translucides et son petit cul si parfait

Dénué de toute émotion, platement mis en scène, Dr Jekyll et les femmes fut donc une grosse déception de la part de Borowczyk et un énorme echec à sa sortie.