
John Harrington, couturier spécialisé dans les robes de marié, est également un psychopathe prenant plaisir à assassiner des jeunes femmes lors de leurs nuits de noce. Son épouse avec laquelle il ne s'entend pas, refuse le divorce...
Au cours de la seconde moitié des années 60, la filmographie de Mario Bava part dans tous les sens, mêlant westerns, vikings, super-héros et comédies, en repassant toutefois par la case horreur avec "Opération peur", relent tardif de l'épouvante gothique italienne, et ce "Une hache pour la lune de miel" (aussi sorti en France en vidéo sous le titre fantaisiste "La baie sanglante 2").
Cette fois-ci, Bava s'attaque au genre très balisé du film de psychokiller, nous présentant avec John Harrington un nouvel héritier de Norman Bates. Traumatisé dans son enfance, manifestement impuissant, l'acte assassin lui permet de sublimer sa frustration sexuelle et de se rapprocher de la source de son traumatisme. L'originalité n'est donc pas de mise, et Mario Bava se trouve embarrassé d'un scénario bien pauvret, aux implications psychanalytiques pataudes, aux rebondissements grossiers, ne parvenant pas à trouver un équilibre convaincant entre fantastique et thriller psychopathe.
Heureusement, le style est bien là, dès les premiers plans, nous sommes chez Mario Bava. L'art du décor et de la photo sont impeccables, le style est ludique, soigné, très travaillé, nous sommes bien dans de l'horreur de haute confection. L'ambiance parfaitement italienne de ce palais (l'action est censée se passer à Paris, mais passons...), les souvenirs de "Six femmes pour l'assassin" (la maison de couture), des "Trois visages de la peur" (inséré astucieusement dans le récit), d'"Opération peur" (avec les jouets, les enfants...), les touches d'humour noir (en particulier avec le personnage de Laura Betti) font qu'on se sent bien dans un univers très Mario Bava, il n'y a pas photo. Pas un film majeur du maître, certes, mais un film honorable du maestro quand même.
Vu sur la chaîne Action où il passe en ce moment, dans une copie 4/3 à peu près 1.85. La copie cinéma a l'air très correcte, mais on regrette une compression mauvaise, avec des pixelisations fréquentes. VF seulement sur cette chaîne (en mono d'origine).
Il était sorti en France chez One plus One (existent-ils encore, ceux-là ?), mais n'est plus disponible aujourd'hui. Le DVD a été chroniqué sur devil :
http://www.devildead.com/indexfilm.php3?FilmID=544
Pour le trouver neuf, il faut donc se porter maintenant sur l'import, par exemple le nouveau dvd anglais sorti cette année...