
Au même moment où New World joue à refaire du Star Wars et surtout de l'Alien dans des studios étriqués, la boite de Roger Corman produit quelques bidules atypiques comme ce thriller dramatique se déroulant dans l'espace...

Le rôle titre de l'androïde est tenu par Max 404 si l'on en croit le générique. Pas con chez New World, ils essaient donc de nous faire passer un acteur pour un veritable androïde. En même temps, le truc n'est pas nouveau, pour MONSIEUR JOE, le générique essaie de nous faire croire qu'il existe bien un gorille du nom de Joe et qui apparait dans le film. En fait, le rôle est tenu par un acteur de chair et de sang du nom de Don Keith Opper dont l'autre titre de gloire est d'avoir incarné l'idiot du village dans les CRITTERS. J'ai l'impression que je ne suis pas en train de faire des éloges...

Reprennons... Dans une station spatiale isolée où personne ne s'arrête, un savant travaille sur une nouvelle génération d'androïde. C'est pas plus mal puisque l'on apprendra assez vite que ce type de recherches est interdit en raison d'un massacre perpétué sur Terre par des êtres artificiels qui ont pêté un câble (au sens propre, pour une fois !). Le savant, c'est Klaus Kinski égal à lui même dans ce type de film. C'est à dire pas autant concerné que ça. Il n'est donc pas tout seul dans sa station spatiale puisque Max lui tient compagnie. Un androïde de la génération précédente. Jusqu'au jour où un vaisseau endommagé demande a se poser d'urgence pour y effectuer des réparations. Les trois occupants ne sont pas ce qu'ils annoncent puisque le véhicule ne leur appartient pas. L'intrusion de ces deux hommes et surtout une femme va désequilibrer la vie monotone du lieu jusqu'à provoquer des drames...

A l'évidence, New World essaie d'avancer dans le sillage du BLADE RUNNER de Ridley Scott. Pourtant, le film de Aaron Lipstadt prend rapidement le large pour nous proposer carrément une sorte d'adaptation de LA FIANCEE DE FRANKENSTEIN dans l'espace. Tres vaguement mais l'influence apparait comme evidente avec son être créé des mains de l'homme qui n'aspire qu'à trouver l'âme soeur... Lipstadt va plus loin en esquissant un parralèle direct entre une scène du METROPOLIS de Fritz Lang vu sur un écran de la station et la création d'un nouvel androïde. Le côté cinéphile se poursuit aussi lorsque Max prend comme modèle Bogart.
Parmi les qualités du film, on évoquera des décors qui font sans problème illusion si l'on excepte ce couloir que l'on voit sans cesse et qui comporte un détail, placé là pour faire plus vrai, qui à force de revenir nous prouve qu'il s'agit toujours du même lieu que traversent de droite à gauche, de gauche à droite, d'avant en arrière, etc... les personnages du film. Techniquement, le film s'avère donc soigné ce qui est un minimum dès lors que l'on place son action dans un futur technologiquement évolué.

Le film d'Aaron Lipstadt adopte un rythme un peu lent qui pourra rebuter. Mais ANDROIDE s'avère une vraie réussite dans le genre avec ses séquences surréalistes ou sa fin particulièrement étrange et abyssale (<- Ouhla ?). Notons aussi des notes d'humour parfois très amusantes comme lorsque Klaus Kinski propose à une jeune femme de la stimuler sexuellement pour le bien de ses expériences. Et elle de lui répondre "Ah, oui, d'accord ! Celle là, on ne me l'avais jamais faite !".
Vu a la Cinémathèque lundi dernier en version originale sous-titrée sur une copie d'exploitation française d'époque. Donc, un peu rayé, surtout sur la première bobine, et manifestement l'image dépassait légèrement du cadre de l'écran. En dehors de cela, la projection fut de qualité !
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