Comme je suis leWalrus, j'étais un peu obligé de passer par ce film. J'y suis allé à reculons, car je n'aime pas que l'on touche au sacré. Mais, je dois admettre que Nowhere Boy fonctionne plutôt bien, même si le film limite son propos assez fortement et s'avère plutôt faible sur certains points.
Vu sur Prime Vidéo (VF only, mais si on connait bien les paroles des Beatles et leur sens, on trouve des petites choses ici ou là en guise de référence).
Le pitch est simple :
John Lennon est un ado compliqué qui tente de comprendre qui il est et décide d'utiliser la musique pour s'exprimer et séduire les filles.
Comment faire un biopic sur John Lennon ?
Aujourd'hui, on saurait faire, avec une partie sur son enfance, (une partie sur The Beatles - enfin elle n'aurait été qu'évoquée) et surtout une longue partie sur sa carrière solo, Yoko, la drogue, les concerts, une BO de folie et les femmes. Mais pour tout cela, il aurait fallu que Yoko laisse faire.
Au lieu de cette formule aujourd'hui éprouvée, Sam Taylor-Wood (aujourd'hui Sam Taylor-Johnson, surtout connu pour le fiasco 50 Nuances de Grey) filme un John Lennon ado et ses relations compliquées avec les femmes, en particulier sa tante qui l'a élevé et sa mère biologique, Julia.
Donc, comme précisé plus haut, les acteurs sont plutôt bons. Les deux "mères" de John jouent très bien et on peut retrouver, en quelque sorte, ce que l'on sait d'elles.
Là où cela se complique c'est lorsqu'il s'agit de nous éclairer sur des personnages secondaires. Si Paul McCartney est bien présent, George Harrison est étrangement sacrifié. De Stuart Sutcliffe, une seule ligne de dialogue subsiste

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Un peu juste pour évoquer les débuts artistiques de Lennon... (n'oublions pas qu'il a fait les Beaux Arts !)
Le film est décidément centré sur la relation de Lennon avec sa mère (qui lui a donné le goût de la musique) et de sa tante (qui s'est occupé de lui).
La scène phare du film arrive au chausse pied à la vas-y-que je te balance ça, mais fonctionne (en tout cas, je pense que ça peut être déchirant pour ceux qui ne connaissent pas l'enfance de Lennon) :
Donc, sautant de compromis en compromis (le nom des Beatles n'est jamais évoqué), Nowhere Boy échoue là où le film pouvait trouver son envol, sur le départ à Hambourg. Dommage, les mois de concerts passés à Hambourg auraient donnés quelques excellentes scènes.
Reste Aaron Taylor-Johnson (crédité sous le nom de Aaron Johnson) qui surprend et joue avec justesse un Lennon qui débarque violemment dans la vie adulte.
Nowhere Boy ressemble plus à un acte manqué, mais compte tenu de la difficulté d'évoquer la véritable vie de Lennon (pas toujours très rose, ni très clean le monsieur), c'est quand même sympa d'avoir un film sur sa jeunesse surtout que le film est court et qu'on ne s'ennuie pas.