Actuellement dans un trip Stephen King, je croise assez souvent la série TV Creepshow. Grand fan du film de 1982, je me jete a l’eau (et a corps perdu dans l’entreprise).
Impressions apres avoir binge-watche la premiere saison (6 episodes pour 12 récits):
Episode 1:
Gray Matter
Lorsque par une nuit de tempête un garcon interrompt un groupe d’amis, personne ne s’attendait a l’histoire qu’il avait a leur raconter…
Episode très straight dans le concept et la forme. Efficace, mais plus "Horrorshow" que Creepshow a mon sens. Rien d’extraordinaire et deja vu dans d’autres films (pas sketches), genre:
, mais bon, le récit court de King aussi, alors. Sans surprises (le récit n’en alignait aucune!), mais bon pour le service.
The House of the Head
Une petite fille remarque qu’il se passe des choses plutôt…”étranges” dans sa maison de poupées…
Episode au concept plutôt Creepshow (car “décalé”), mais joue straight. Ca passe assez bien a plusieurs niveau et on se prend a se poser des questions, genre: les parents? la gamine? quelque autre truc pas net? Gentiment sinistre dans une veine Addams Family, je dirais. Pas mal, pas mal du tout.
Episode 2:
Bad Wolf down
Apres le débarquement en Europe, une troupe de soldats américains croise le chemin d’un adversaire beaucoup plus dangereux que les troupes allemandes.
Episode tant Creepshow dans le concept que dans la forme. Problème, l’episode est très mauvais, pour ne pas dire complètement rate entre mise en forme “cheap” ou on joue la carte du comics pour compenser l’absence de budget. Ne parlons pas d’un cast qui parle français comme une vache espagnole ou allemande comme un veau italien. Plantage total.
The Finger
Un looser patente qui passe son temps a ramasser des trucs au petit bonheur la chance de ses promenades ne se serait jamais doute qu’il ramasserait un ami ce jour-la…un ami très particulier…
Episode très Creepshow dans le fond (il m’a rappelle le sketch du meteor dans le film de 1982 avec le benêt qui le “ramasse”). Très fun, mais il manque un je-ne-sait-quoi pour exploiter a fond son potentiel. Très fun, quand meme.
Episode 3:
All Hallow’s eve
Le soir d’Halloween, une groupe d’adolescents font leur ronde pour obtenir des friandises et accessoirement…terroriser la ville…
Si on comprend assez vite ou ca veut en venir, l’episode tant au niveau de la réalisation que de l’interpretation est très solide et sa froideur fait effectivement frissonner. Une petite réussite.
Un episode pas du tout Creepshow dans la forme et le fond, mais très très bon dans l’atmosphere et les frissons qu’il procure.
The Man in the Suitcase
Un jeune homme de peu de chance ne se doute pas du tour que cette dernière vient de lui jouer a son retour de voyage…
Plus un conte moral tendance The Twilight Zone, mais avec un cote trash qui au final en fait un cote immoral tendance Creepshow, et meme si on voit vers ou ca se dirige, reste
très jubilatoire. Très réussi.
Episode 4:
The Companion
Un jeune garcon qui se sent decidemment seul face a l’adversité et aurait bien besoin d’un ami va faire une rencontre qui va changer la donne.
Tres Creepshow dans son final, cet episode est un melange entre un conte morbide, assez touchant par moment et un univers très “Stephen Kingien” ou adolescence rime souvent avec confrontation et douleurs. Le final fait très “comic”, mais est aussi très (trop) telephone. Un capital sympathie non negligable subsiste néanmoins. A mon sens, le sous-recit du "compagnon" est la partie la plus interessante et aurait merite un episode a lui tout seul, un peu genre Amazing Stories ou The Twilight Zone.
Lydia Layne’s better Half
Une decision corporatiste va brouiller une relation passionnelle et entrainer une femme d’affaires dans une spirale infernale.
Tres Creepshow dans l’esprit (mauvaise action / erreur entrainant une suite de mauvaises decisions qui vont en s’amplifiant, le tout avec une donnée “surnaturelle”), cet episode plutot bien vu demande malheureusement qu’on ne mette son cerveau assez souvent en position “off”, genre:
Une fin previsible bien trop a l’avance ramène cet episode a un aspect plus “technique” qu’autre chose. Sympa, mais trop telephone pour être vraiment convainquant. Plus une sorte de Alfred Hitchcock presents TV (1985) avec des elements horrifiques ajoutes un peu au forceps.
Episode 5:
Night of the Paw
Par une nuit d’orage la mystérieuse victime d’un accident de la route arrive chez un non moins étrange vieillard. Leur rencontre est tout sauf fortuite…
Xeme variation sur le récit The Monkey's Paw qui date (quand meme) deja de 1902, le récit joue plutot adroitement ses cartes et laissent le spectateur deviner ou tout cela veut en venir que petit a petit. Une fois qu’il a pose ses cartes sur table, le tout redevient très classique et dans les rails du récit initial. Un solide episode néanmoins.
Times is Tough in Musky Holler
Dans un univers post-zombie apocalypse, les survivants se débarrassent de leur dictateur en utilisant les méthodes de ce dernier.
Grotesque, extreme, se basant lourdement sur une narration “comics” (pour rogner sur le budget), cet episode n’a au final pratiquement rien, mais alors rien du tout a raconter. Dépendant de ce qu’on en attend, l’on sera soit satisfait, soit le détestera cordialement.
Episode 6:
Skincrawlers
Une methode révolutionnaire pour perdre du poids va prouver a ses utilisateurs que l’adage “no pain, no gain” restera toujours vrai…
Un episode TRES trash (et deguelbif), mais dont on devine tous les tenants et aboutissants d’emblée, laissant le truc se vautrer dans son ambiance passablement salissante. Très vain.
By the Silver Water of Lake Champlain
Une famille qui vit dans l’ombre de l’obsession de leur père pour un monstre lacustre local vient a découvrir que toute légende pourrait avoir un fond de vérité…
Un episode beaucoup plus sombre, dramatique et meme psychologique que ce qu’on aurait pu attendre de la présente série. On voit assez facilement ou ca veut en venir, mais les acteurs et la réalisation garde une tension constante. A noter que pour ma part
.
Bilan:
Pas toujours convaincu par la partie “animation( i.e. dessin anime)” du Creep, et sa poupée me parait plus statique que celle de Tales from the Crypt. Les amateurs de TftC soit y trouveront leur compte, soit trouveront que Creepshow TV braconne sur le terrain de leur série fétiche, mais bon, comme Creepshow est deja en soi un hommage a des publications comme Tales from the Crypt, ca me parait de bonne guerre. L’animation est par contre nettement plus réussie que la série d’animation Tales from the Crypt dans mes souvenirs.
Globalement, si la serie est plutot reussie, la comparaison avec le film de 1982 est plutot mi-figue mi-raisin. Le film réussissait un sans fautes (essai que ne transformera pas la sequel de 1987). La série TV par contre a l’un ou l’autre recit rate (trois a mon sens: Bad Wolf..., Times is..., Skincrawlers), mais a egalement des reicts qui semblent plus se rattacher a certaines autres series TV, mais avec un twist “horrifique”, genre The Twilight Zone, Tales from the Darkside, Amazing Stories voire Alfred Hitchcock presents TV (1985) pour les rattacher aux forceps a l'univers de Creepshow.
Bizarrement, la presente serie semble ne pas vouloir forcer (c'est meme un peu le contraire...) le rapprochement avec l’habillage / les visuels du film de 1982. Bizarre, mais aussi un peu dommage, car rendant le titre de la série un peu caduque selon les episodes et on se dit qu'un titre lambda style "Horrorshow" ou "Fearshow" ferait tout aussi bien l'affaire...
Au final, si la serie devrait être plus que satisfaisante au fan de série horrifiques de type anthologiques, qu'elle pourrait être appréciée de façon diverses par les fans de Tales from the Crypt, ce pourrait bien être les fans du film de 1982 qui pourraient être le plus dubitatifs en ce qui concerne les liens entre la presente série TV et leur film fetiche.
M’enfin, la serie est plutot sympathique, pas forcément surprenante (loin de la), mais fait passer un moment des plus appréciables. Pourquoi s’en priver, donc?
Creepshow: Season 1: 3.75 / 5 (j’aurais pu pousser jusqu’a 4.0 / 5 si le titre aurait p.ex. été Fearshow our Horrorshow plus que Creepshow qui reste toujours invaincu. M’enfin, l’effort reste louable et le capital sympathie indeniable).
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.