Pour éviter l'axphyxie, le royaume de Seriphos doit récupérer un accès à la mer que lui refusent, à la fois, le roi d'Argus, et deux créatures monstrueuses : un lézard gigantesque et une méduse cyclopéenne, aux pouvoirs hypnotisants, qui pétrifie quiconque croise son regard. Pour sortir de l'impasse, Céphée, roi de Seriphos, propose la main de sa fille Andromède à Galenor, prince héritier de son royaume rival. Galenor se révèle si cruel qu'Andromède exige qu'il se mesure en combat singulier à Persée, un jeune berger dont elle est secrètement tombée amoureuse

Situé quelque part entre le péplum et le film d’aventures mythologiques, Persée l’invincible est la troisième réalisation d’Alberto De Martino. Une œuvre de jeunesse donc, amusante à suivre mais nettement plus nanardesque que la plupart des travaux ultérieurs du cinéaste.
On sait bien que pour apprécier les péplums italiens de ce (petit) calibre, il convient de faire l’impasse sur l’extrême naïveté de leur intrigue, mais les auteurs de celui-ci abusent un peu de notre indulgence complice. Car là ce n’est plus de la naïveté, c’est par moment carrément de la bétise. Les bons comme les méchants sont tous ici de gros bêtas qui ne possèdent pas une once de jugeote, agissent la plupart du temps en dépit de tout bon sens et tombent dans les pièges les plus ridicules. Il faut par exemple voir la ruse qu’emploie le vilain de l’histoire pour gagner son tournoi de tir à l’arc : Un petit « Rrrah bon sang, mais qu’est ce qu’il a cet arc, il ne marche pas» et hop, l’adversaire rabaisse son bouclier, détourne le regard et se prend une flèche en plein cœur … Bref c’est rigolo 5 minutes mais pas plus, après ça devient vite agaçant. Côté scénario (auquel ont collaboré pas moins de 7 personnes dont Ernesto Castaldi et De Martino lui-même) c’est donc soit trop bébête pour être apprécier sérieusement soit pas suffisamment fantaisiste pour être amusant.
A défaut de se payer une bonne histoire on se rabattra donc sur la réalisation d’Alberto qui comme à son habitude n’en fait ni trop ni trop peu mais exactement ce pour quoi on l’a employé, à savoir divertir son audience en imposant à son film un rythme suffisamment soutenu pour qu’elle ne s’attarde pas trop sur les éventuelles grosses déficiences et/ou petits détails pas très reluisants de celui-ci, tels que, dans le cas présent, des interprètes rivalisant de médiocrité dans les premiers comme les seconds rôles, des décors pas très variés ou encore l’emploi surprenant de stock-shots de brousse africaine maladroitement filmés en guise de plans de coupe.
Avant d'en finir, un mot sur les 2 créatures du film : le dragon du lac et la méduse, bricolées par Carlo Rambaldi. Je les ai trouvées plutôt réussies. Evidemment, on a fait mieux depuis, elles paraissent aujourd’hui bien rigides et le fait de distinguer nettement le câblage servant à activer l’une d’entre elles (le dragon dans la séquence nocturne pour être plus précis) ne sert pas trop leur cause. Mais tout de même, replacées dans le contexte d’une maigrelette production comme ce Persée l’invincible, je trouve ces 2 bestioles presque impressionnantes.