Un beau film pour moi, avec un tandem de stars qui tire vraiment le métrage vers le haut. Certes, on voit venir son dénouement avec un peu d'avance, mais Risi trace tout de même un beau portrait d'une Venise décatie, avec cet Ingénieur pompeux qui se présente comme un bourgeois d'une vieille famille autrichienne.
Spoiler : :
Mais tout cela n'est qu'une mascarade. Derrière l'apparence des valeurs de travail, de culture et de foi se cachent l'anomalie, la tare, le vrai visage d'un homme perdu par un amour fou, fou au sens premier, celui de la maladie mentale.
Pour répondre à Cosmodog, j'ai pour ma part compris que la mère de Beba est la femme dont on trouve la tombe au cimetière et qui est morte jeune (elle s'est peut-être suicidée ?), qui était la femme de Fabio. Quant à cette comédie, elle sert à sauver les apparences de ce personnage fou, malade, qui se cache derrère une apparence bourgeoise.
Un film hors norme, un couple hors norme, où tout sonne faux dès le départ sans qu'on sache vraiment pourquoi. Comme Tino, on va explorer des secrets, qui cachent eux-mêmes des secrets et encore d'autres secrets, pour démasquer la comédie de l'âge adulte, le grotesque du vieillissement (ce qui renvoie à d'autres films de Risi comme "Dernier amour"). Un film fragile, à part, avec ses maladresses, mais qui reste original et vraiment touchant.
De la Iglesia se rappelle sans doute de ce film pour son récent "Veneciafrenia" où on trouve le portrait de deux frères très semblables, et en plus joué par un acteur ressemblant beaucoup à Gassman !