
En Alabama, les parents d'une fillette sourde et aveugle recrutent une jeune femme, elle-même malvoyante, pour tenter d'aider l'enfant à sortir de son épouvantable isolement mental.
Après son premier long métrage "Le gaucher" (un western), Arthur Penn réalise "Miracle en Alabama", long métrage transcrivant une pièce de théâtre ayant été un grand succès. L'auteur de la pièce signe l'adaptation cinématographique et les deux actrices principales, Anne Bancroft et Patty Duke, reprennent leurs rôles respectifs au cinéma - elles y gagneront chacune un Oscar mérité !
"Miracle en Alabama" est certainement un film très émouvant. Le drame terrible de cette famille, l'authenticité de l'interprétation, le choix d'une mise en scène sobre, d'une photo en noir et blanc, en font un métrage très direct, cherchant à éviter nettement les violons et le sentimentalisme auxquels le sujet se prête fort. L'interprétation est spectaculaire encore aujourd'hui, et elle a sans doute défrisé encore plus le public des années 60. La mémorable scène du repas est ainsi une chorégraphie anarchique et brutale, presque choquante, qui laisse à bout de souffle.
Réflexion puissante sur les thèmes de l'enfance, du handicap, de l'éducation, "Miracle en Alabama" peut être rapproché un peu de "L'énigme Kaspar Hauser" et beaucoup de "L'enfant sauvage". Ce dernier film a toutefois un ton moins intense, plus mesuré que je préfère peut-être. Car si "Miracle en Alabama" cherche à éviter le sentimentalisme, il n'y arrive pas toujours - voire la fin. C'est tout de même un film intense, mémorable, un classique du cinéma sur l'enfance qui n'a pas volé sa réputation.

Vu sur le dvd mgm zone 1 sorti en 2001. Celui-ci propose une copie 1.66 4/3 qui n'a rien d'un transfert de démonstration. La définition est correcte, sans plus, les moirages sont visibles, les contours peuvent être brouillons, le grain rendu de façon assez grossière. Néanmoins, le film n'est pas lourdement filtré, la compression est invisible, il n'y a aucune trace de halo d'aucune sorte. Bref, le résultat n'est pas impeccable, mais donne un rendu cinéma honnête et agréable, qui se fait oublier. Passe en 24i/s sans gros bug. Bande son anglaise mono 2.0 d'origine, sonnant assez distordue, avec parfois des traces de bourdonnements. Pas le top, mais là aussi, on oublie la technique pour se laisser porter par le film. Avec Vf et Stf. Avec VF et STF.
Cette édition "catalogue" a été transposée en 2004 en France par MGM.
Ce film pourtant populaire n'a jamais connu d'autre édition plus fournie...