Ce MAKO JAWS OF DEATH trouve ainsi sa place dans un coffret qui vient tout juste de sortir, et compte 7 films + 1 long Documentaire dédié au résalisateur William Grefé. Le coffret est judicieusement titré He Came From The Swamp.
Amoureux de film de bestioles, je me lance tout d'abord avec MAKO JAWS OF DEATH, retitré par la suite THE JAWS OF DEATH et LES MACHOIRES INFERNALES chez nous. Ecrit bien avant la sortie de JAWS, le projet MAKO ne trouve pas de producteur, et encore moins de financement. Mais la sortie du film de Spielberg va bien évidemment changer la donne !
Le film est donc tourné très rapidement après la sortie de JAWS dans les salles, et dès que le filon devient évident. Il sort en 1976 et propose, pour le coup, quelque chose de très différent...
Durant la guerre, Sonny Stein s'est rendu compte qu'il avait un don. Celui de communiquer avec les requins. Ou de moins d'être protégé par eux. En échange, il consacre la plupart de son temps et de son énergie à les protéger des chasseurs de squales. Une activité pour laquelle il va jusqu'à éliminer tous les enfoirés qui tuent pour le plaisir...
Ce MAKO est clairement un petit film, comparable à BARRACUDA par exemple. Les seconds rôles ne sont pas franchement brillant, la mise en scène pas très heureuse, mais MAKO compense ça par une certaine générosité.
Les plans avec les requins sont très nombreux, et les interactions réelles ou brillamment truquées sont parfois étonnantes. Les agressions sont pour le coup très crédibles. L'attaque de la charmante Jennifer Bishop est a ce titre troublante. La légende veut en effet qu'elle fut supposée se faire attaquer par un requin déclaré mort. Sauf qu'une fois plongé dans l'eau, le bougre ne l'était pas et lui a violemment mordu la jambe ! Heureusement, ses dents avait été enlevées (comme à tous les requins du film) et l'actrice n'a pas été blessée. Mais l'expression de surprise et de terreur qu'elle affiche dans le film est juste inoubliable !

Reste que le discours du film est quand même très déroutant. Parce qu'on a là un héros qui se pose comme une espèce que justicier écolo, défenseur des requins, mais que c'est quand même un sacré putain de taré qui provoque la mort de pas mal de monde. Sur la toute fin, le réalisateur oriente son film de manière très intéressante, avec un Richard Jaeckel plutôt bon.
Plus étrange encore, on a un film qui semble dire qu'il ne faut pas tuer les requins, qu'il faut les préserver, mais qui n'arrête pas de montrer des requins tueurs ! Et pire, il semble évident que pour faire ce film, des 10aines de requins ont été tués ou maltraités !! Déroutant.
On notera également ici la présence de l'acteur Harold Sakata, crédité ici sous le nom de Harold "Oddjob" Sakata en raison du rôle inoubliable qu'il a tenu dans GOLDFINGER. Le bonhomme a pris quelques années mais on reste impressionné par sa carrure, lui qui fut haltérophile Olympique avant de devenir acteur.
Pour résumer je trouve que le spectacle n'est pas désagréable, bien au contraire. C'est original, premier degré, pas mal foutu malgré les faibles moyens.
Du point de vue de l'édition, l'image est assez médiocre et aurait mérité un peu d'attention. Beaucoup de griffures, traits, et accrocs auraient pu être corrigés. D'autres défauts n'auraient clairement pas pu être évités puisque malheureusement, la caméra a été détruite pendant le tournage, et l'équipe a du ré-investir dans une caméra de moindre qualité.
En bonus on a la version 16mm du film qui, comme bien souvent, consiste en un recadrage et remontage dans un format court de 15 mins.
Egalement une interview de l'actrice qui, bien qu'elle ne nie pas l'anecdote donnée plus haut, mais préfère contourner la question en déclarant qu'elle ne se souvient pas d'avoir été en danger sur le film (produit par son fiancée de l'époque...). Egalement une petite interview sympa sur la Sharksploitation, avec un petit focus sur MAKO. Sympa.