Un artiste-compositeur en quete de reconnaissance croit trouver celle-ci par l’entremise d’une artiste ambitieuse. Servant malgre lui la carriere de cette derniere, il commence a prendre ombrage du “marche” qui semble s’etre conclu entre eux, alors que parallelement, il souffre d’”absences” de plus en plus frequentes, tandis que des crimes violents secouent la ville…
Adapte de l’oeuvre de Patrick Hamilton, plus connu pour “Gaslight” et sa piece qui inspirera “Rope” a Sir Alfred Hitchcock, HS sera realise dans la foulee de The Lodger (1944), Hangover Square (1945) sera la deuxieme (et derniere) collaboration entre John Brahm (derriere) et Laird Cregar (devant la camera). Ce sera egalement le dernier metrage de Cregar, qui decedera peu apres l’achevement du film.
La production ne sear neanmoins pas de tout repos, car Cregar desirant se tourner vers des roles moins “sinistres”, et tout en essayant de “transformer “ son physique a coups de chirurgie esthetique et de regime suicidaire a coup de medicaments finit par entrainer des troubles psychologiques. Les relations entre Cregar et Brahm degenereront au point de voir Cregar essayer de “debarquer” Brahm du film, tentative contree par une publication dans un magazin du temoignage de soutien de tout le staff au realisateur.
Il sera etonnant de noter les paralleles entre le personnage interprete par Cregar a l’ecran et ses troubles sur le tournage. Peut-etre que ces derniers “aideront” en quelque sorte a sa prestation hallucinee du personnage.
Une fois la production (qu’il finit par detester) fut emballee, Cregar se rendit dans un hopital pour une operation de retrecissement de l’estomac pour “parachever” son nouveau physique (déjà tres change entre The Lodger (1944) et Hangover Square (1945) ). Durant son hospitalisation, il subira plusieurs crises cardiaques avant de finalement deceder. Il avait trente et un ans…
A plus d’un titre, HS semble un parent assez proche de TL; le meme soucis du detail “humain” (les habitants de Londres), de decors et d’interpretations.
Au niveau de l’histoire, la folie est encore au coeur de l’intrigue., meme si la partie “humaine” de l’histoire sera traite de facon diametralement opposee.
Ici, pas de “petites gens” face a un monstre, mais un homme malade face a l’ambition fatale d’une femme prete a tout pour arriver. En fait, et a y reflechir, le meurtrier est preque “trivial” ou "victime" malade, face a la monstrueuse ambition qui devore l’objet l’elue de son coeur.
L’interpretation est comme pour les autres metrages de Brahm, de haute volee.
Laird Cregar (I wake up Screaming (1941), This Gun for Hire (1942), The Black Swan (1942), Heaven can Wait (1943), The Lodger (1944) ) jouera cette fois un personnage plus nuance que dans The Lodger (1944) et sera le pillier sur lequel pourra se reposera majoritairement le film malgre toutes ses autres qualites
George Sanders (Things to Come (1936), Mr. Moto’s Last Warning (1939), The Saint’s Double Trouble (1940) The Saint takes Over (1940), The Black Swan (1942) ) campera le docteur qui essaiera de demasquer si oui ou non Cregar est un tueur, voire “le tueur”.
Linda Darnell (The Mark of Zorro (1940), It happened Tomorrow (1944), Blackbeard the Pirate (1952) ) joue avec facilite le role de la “garce” qui prete a tout fera payer a de nombreux personnages le “prix fort”.
Alan Napier (The Invisible Man Returns (1940), Cat People (1942), The Uninvited (1944), House of Horrors (1946) ) sera l’inspecteur sur la trace d’un “assassin” violent.
A noter aussi le protagoniste “musical” supplementaire, et due au talent de Barnard Herrmann (The Magnificient Ambersons (1942), Anna and the King of Siam (1946), The Ghost and Mrs. Muir (1947) ) donnera la “tonalite” ces “accords du Diable” qui font trembler la raison de Cregar.
Meme si la psychologie parait un peu “simpliste” ( Hollywood a cette epoque, est encore loin de The Psycho (1960) ou de The Peeping Tom (1960) ) cette histoire d’un musicien obsede par sa musique au point de se predre dans les recoins les plus sombres de son propre “monde”, garde quelque chose de poignant et tragique, et garde intacte sa dramatique.
Si le film partage quelques points communs, avec la version Universal de Phantom of the Opera (1943), tel l’importance de la musique dans le metrage, mais si chez Universal, c’est la belle qui tue le “monstre”, ici, c’est ce sera la musique, lors d’une scene qui restera longtemps dans les memoires.
A voir, comme un complement a The Undying Monster (1942) et The Lodger (1944) du meme Brahm, comme une trilogie de drames fantastiques, pendants des “Classic Monsters” d’Universal. (A noter d’ailleurs, que les trois films sont sortis ensemble dans une box).
Hangover Square: 4.5 / 5
A noter egalement, un site internet rendant hommage a Brahm et cree par sa propre fille Sumishta Brahm.
http://www.sumishta.com/pages/johnbrahm.html
Hangover Square (1945) – John Brahm
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Re: Hangover Square (1945) – John Brahm
Bonne nouvelle Rimini continu sur sa bonne lancé, après The Lodger (Jack l'éventreur). Le film qui le précédait aussi en HD. S'est pour février 2018


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Re: Hangover Square (1945) – John Brahm
En effet quel scène avec la musique d'Hermann qui comme tu le rappel est un véritable personnage et joue complétement dans se drame de très haute volée.bluesoul a écrit :Si le film partage quelques points communs, avec la version Universal de Phantom of the Opera (1943), tel l’importance de la musique dans le metrage, mais si chez Universal, c’est la belle qui tue le “monstre”, ici, c’est ce sera la musique, lors d’une scene qui restera longtemps dans les memoires.
Sur le BR éditer par Rimini il y a d'ailleurs un très bon et long bonus la dessus, ou un pianiste spécialisé dans l’œuvre de celui-ci. Revient de manière détaillé sur la musique d'Hermann tous réalisateur confondus (Hitch, Scorcese, Truffaut, Welles, Mankiewicz...) pour souligné à quel point cette première partition pour le cinéma allais influencé ces futurs films, ainsi que d'autres compositeurs. Une interview passionnant de près d'une demi-heure.
Et pour en revenir au film, je n'est vu que deux films de John Brahm et cet illustre inconnu comme le nomme Marc Toullec dans le livret fourni, en deux films parviens à un chefs d'oeuvre avec ce Hangover Square. Certes l'ont retrouve certain des défauts de The Lodgers, l'intrigue prend bien son temps, cela joue toute en ambiance et dialogue.
Mais en même temps comment rendre cela possible sans nous asséner de meurtre tous les 10mn, et arriver a nous montrer cette folie latente du personnage, est-il vraiment fou ou est se juste un rêve ? La musique de Bernard Hermann ajoute se petit plus qui fait que l'ont tiens en effet un bijou du cinéma Gothique, plus un drame qu'un véritable thriller. Même si certaine séquence tourne vers le genre.
Si Rimini pouvait nous faire aussi la joie de sortir le film de Loup-Garou de Brahm, après ces 2 films se serai top


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Re: Hangover Square (1945) – John Brahm
Très belle découverte que ce "Hangover square" !
Des acteurs au top, entre un Laird Cregar litteralement habité, une Linda Darnell plus garce que jamais et un George Sanders toujours classieux, une chouette intrigue, une BO de Bernard Herrmann au top, et une maestria ds la mise en scène qui n'a rien à envier à des maitres du suspense plus renommés. Le film part de thèmes assez classiques, le rapport à l'art, la double personnalité, une femme fatale qui roule ds la farine un homme. On pense notamment au diptyque Langien "La rue rouge" / "La femme au portrait". Mais Brahm y amène une touche à lui tout à fait particulière, entre le grand film de studio, la série B, voire des élans plus expérimentaux (notamment avec la musique d'Herrmann). La tension monte crescendo jusqu'à un final vraiment bluffant ! 76mn de haute tenue, sans gras, parfaitement maitrisées. A voir sans réserves !
Le BR Rimini offre une très belle copie, des bonus (pas encore vus) et se trouve régulièrement à petit prix. (j'ai du le payer 5-6 euros)
Des acteurs au top, entre un Laird Cregar litteralement habité, une Linda Darnell plus garce que jamais et un George Sanders toujours classieux, une chouette intrigue, une BO de Bernard Herrmann au top, et une maestria ds la mise en scène qui n'a rien à envier à des maitres du suspense plus renommés. Le film part de thèmes assez classiques, le rapport à l'art, la double personnalité, une femme fatale qui roule ds la farine un homme. On pense notamment au diptyque Langien "La rue rouge" / "La femme au portrait". Mais Brahm y amène une touche à lui tout à fait particulière, entre le grand film de studio, la série B, voire des élans plus expérimentaux (notamment avec la musique d'Herrmann). La tension monte crescendo jusqu'à un final vraiment bluffant ! 76mn de haute tenue, sans gras, parfaitement maitrisées. A voir sans réserves !

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