
Au royaume des Animaux, le Renard, qui vit avec sa famille dans le château de Malpertuis, use et abuse de ruses pour faire tourner en bourrique ses ennemis : le Chat félon, l'Ours idiot, le Lapin niais, et surtout le Loup, son pire adversaire. Ses exploits arrivent aux oreilles du Roi le Lion qui veut le mettre hors d'état de nuire...
Grand pionnier du cinéma fantastique et d'animation, Ladislas Starewitch tourne en France durant 18 mois entre 1929 et 1930 "Le roman de Renard" filmé en animation image par image. Si il était sorti à cette date, il aurait été le premier long métrage en "stop motion" de l'histoire du cinéma (le premier en dessin animé étant, rappelons-le, le magnifique "Les aventures du Prince Ahmed" de l'allemande Lotte Reiniger). Mais des soucis de production font que le film terminé ne sort qu'en en 1937 et "Le roman de Renard" se fait voler cet honneur par un film russe.
Il reste néanmoins le premier long métrage d'animation français. C'est un peu triste que le thread de ce classique ne soit ouvert pour la première fois qu'aujourd'hui, vingt ans après le lancement de ce forum...
"Le Roman de Renard" adapte divers contes de l'ensemble de textes français bien connus, montrant le Renard comme un personnage rusé, farceur, dupant les sots et les puissants. Personnage dans la tradition d'Arlequin et autres Roi des Singes, il vit des péripéties connues, comme lorsqu'il se fait passer pour mort afin de tromper un pêcheur et lui voler ses poissons, ou lorsqu'il conduit le loup à s'emprisonner la queue dans la glace, etc...
Bref, grâce à ses méfaits, le Chat, le Loup ou l'Ours se prennent des bastonnades mémorable, dans un univers de conte de fées médiéval, créatif et amusant. Le film culmine surtout dans son dernier tiers, à savoir la longue attaque du château de Renard par le Roi lion et ses sbires, qui se heurtent à un palais truffé de pièges en tous genres. Un moment foisonnant de trouvailles, de gags, de vie, le film parvenant vraiment à tracer habilement le caractère de son héros très malin, ayant toujours un coup pendable d'avance sur les idiots. Un classique du cinéma d'animation donc, un peu inégal, mais avec vraiment un final grandiose. Un film qui rappelle qu'on peut faire avaler n'importe quel bobard à n'importe qui si on le caresse bien dans le sens du poil.
Vu sur Mycanal.