Pourquoi je me retrouve à voir beaucoup de films sur la musique en ce moment ? Un intérêt soudain ? J'aime la musique d'une manière générale mais c'est de la pure coïncidence !
Il y a un thread en ce moment où des personnes se plaignent des durées excessives des films. Ici, ça dure 2 heures 23, ressenti 4 heures 12.
Le film débute par un panneau nous expliquant que le film dépeint les conditions réelles des femmes dans la Russie de la fin du XIXème siècle. Des difficultés de divorcer, etc... Du coup, dès le départ, on s'attend à suivre un truc plutôt sérieux à ce propos. Alors, c'est vrai qu'on nous montre deux mondes qui n'ont que très peu de lieux de croisement. Les femmes vivent avec les femmes et les enfants. Les hommes vivent entre hommes. A l'image, c'est assez flagrant. Est-ce réellement la réalité des choses durant cette période ? Peut-être, je ne suis pas historien. Le souci, c'est qu'à l'issue du film, on en arrive à la conclusion que les hommes vivent entre eux parce que ce sont des homosexuels et que les femmes sont les victimes de cette situation. Est-ce réellement la réalité des choses durant cette période ? (bis repetita)
Au delà de cette étrange démonstration, le véritable problème du film, c'est qu'on s'y ennuie. Certains passages ont un côté redondant bien que se voulant factuel (les lieux et les dates). Le réalisateur abuse d'effets de styles qui permettent dans un même plan séquence de montrer le passage du temps. Exemple : Antonina accompagne son mari à la gare pour qu'il prenne le train, elle va dans la salle d'attente, attend et ressort pour accueillir son mari sur le quai à son retour. On nous le refait à plusieurs reprises dont un plan à la fin qui réussit à nous faire 4 changements temporels et une paire de couille en prime. Car, oui, LA FEMME DE TCHAIKOVSKI est un film couillu ! Des bites et des couilles, on en voie beaucoup ! Je n'ai rien contre mais souvent ça ne sert à rien du tout. Ici, on joue souvent avec le symbolisme de bazar pour exprimer la frustration sexuelle. Du coup, on se retrouve avec la caricature du film d'auteur, le truc où le réalisateur a grave réfléchi à ses plans, ses scènes... Jusqu'au ridicule !
Alors, oui, l'image est jolie. Oui, la reconstitution est jolie. Oui les acteurs sont plutôt bons. Oui, c'est un film qui emmerde, qui pourrait durer une heure de moins parce qu'il n'y a pas matière à faire durer le supplice du spectateur à ce point ! Au moins, il y a une scène qui m'a bien fait rire, lorsque le cinéaste se lâche dans une chorégraphie improbable sur une musique anachronique qui n'a rien à voir avec Tchaïkovski. D'ailleurs, la musique, on le comprend assez vite Serebrennikov n'en a rien à foutre. On tente bien de nous mettre des allusions ridicules ici ou là (genre des potes se rencontrent dans la rue alors ils fredonnent un air du compositeur) mais, au final, la musique on s'en fout un peu. Ce n'est donc qu'un décor de fond car le vrai titre du film, cela devrait plutôt être UNE DINGO EPOUSE UN HOMO. Alors, c'est sûr que ça fait moins classe pour un passage à Cannes. On en revient donc à ce panneau en ouverture du film qui ne fait que biaiser ce que l'on va voir ensuite. Le personnage féminin central n'est pas coincé dans son monde tel qu'on essaie de nous le faire croire car la situation où elle se retrouve, c'est elle-même qui va la créer car elle est complètement timbrée !
Qu'est ce que j'ai donc vu ? Sachant qu'un film comme ça, ce n'est pas MAIS OU EST DONC PASSE LA 7ème COMPAGNIE ?. On peut imaginer que le mec essaie de nous transmettre un message, qu'il nous fait passer des idées. Et alors là, ça fait très peur. Moi, je le perçois comme une vilaine défense de la sacro-sainte famille qui était totalement pervertie, d'après le film, au XIXème siècle avec des gens amoraux qui se vautrent dans des déviances sexuelles. Alors, j'ai beau avoir lu que Kirill Serebrennikov est un opposant à Poutine mais quelque part, ça ramène à cette idée que l'Occident d'aujourd'hui est en pleine déliquescence d'après le maître du Kremlin.
Putain de film de merde !
