Doom Generation - 1995 - Gregg Araki

[Tony]

Alors voilà je cherches le titre d'un film tourné debut 90's sur une nana et son jeune mec qui partent en road trip et rencontre un type sur leur route genre tommy lee. ils sont poursuivi par des malades qui veulent couper la queue de son mec. Si je me rappel bien le mec a un tatouage de Jesus sur le sex. C'est assez dingue comme narration avec des decapitations. Il y a une scene ou le type se masturbe en mattan le couple faire l'amour dans la salle de bain. Voila de ce que je me rappels.
Merci d'avance...

[Sutter Cane]

J'vais p'tet dire une connerie mais ça ne serait pas "the doom generation" de Araki ?

[Tony]

Oui c'est ca!! Merci! Je l'ais vu quand il est sortie mais j'arrivais pas à me souvenir du titre pourtant "punchy"..

[Jarlow]

Personnellement c'est un film qui m'est tres cher, comme tous ceux d'Araki d'ailleurs. Je trouve la relation entre les trois personnages ( une constante chez l'auteur ) admirablement exposée, le sous-utilisé James Duval est totalement en roue libre pour le bonheur de ses fans, il roule les yeux, prend un air hebeté ou pose des questions debilement naives comme nul autre. Araki atomise le road-movie ( un peu trop d'ailleurs selon moi, la progression est quand meme bien branque ), invente un univers pop et pre-apocalyptique, balance une critique sociale bien sentie, et surtout, enchaine les scenes totalement dejantées. Du tres bon quoi, meme si je prefere le Beverly Hills experimental et sous acide de "Nowhere" ou le tres poignant "Mysterious Skin".

[leWalrus]

Gregg Araki fait partie de ces réalisateurs qui ne laissent personne indifférent.
Si l’on met de côté Mysterious Skin, unanimement reconnu comme un grand film, la filmographie du réalisateur est parsemée de films aussi étranges que choquants.

The Doom Generation représente l’archétype du cinéma d’Araki des 90s. On a des personnages à la sexualité exacerbée et gender fluid, de la violence, des cadrages trop serrés, une bande originale géniale et une intrigue très légère. Mais surtout, The Doom Generation met en évidence un sens du style opportun pour décrire la jeunesse en quête de repères des années 90s.

Le pitch est simple : Jordan White et Amy Blue, deux adolescents un peu paumés, rencontrent le mystérieux et violent Xavier qui va les entraîner dans un voyage violent et sexuel dans un Los Angeles crépusculaire et fantasmé.

POSSIBLES SPOILERS DANS LA SUITE

Alors que Ben Stiller proposait un film aux thématiques de surface similaires avec Reality Bites, Araki arrive seulement quelques mois plus tard avec The Doom Generation qui ne propose pas d’échappatoires possible pour ses personnages.

Il est par contre intéressant de rapprocher le film d’Arakai de Natural Born Killers, même si ce dernier s’en défend en interview. Dans les deux films, les personnages deviennent des tueurs en série. Si les personnages d’Oliver Stone assument leur statut, ceux de Gregg Araki se voient toujours comme des adolescents cherchant un sens à leur vie.



Il faudra attendre que les forces de l’ordre les décrivent comme « un groupe paramilitaire extrêmement dangereux » pour que le spectateur change sa vision des choses sur certains événements du film.

À ce stade de mon analyse du film et de la documentation que j’ai pu lire sur The Doom Generation (dont quelques interviews du réalisateur), je ne sais toujours pas si c’est volontaire. Il semble que tout le film tend à nier les actions horribles des personnages pour les faire passer pour des victimes (ce qu’ils deviendront finalement dans un final aussi brillant que choquant).

Gregg Araki est un façonneur d’ambiance mais pas d’intrigues spectaculaires ou correctement orchestrées. Mais, ce qu’il fait bien c’est traduire sur pellicule des sensations et pour cela The Doom Generation est très réussi.

J’avais 14 ans lorsque le film est sorti et je retrouve parfaitement l’esprit de la jeunesse de la campagne française de la fin des années 90 dans ce film. C’est presque un exploit que le film reste si pertinent 25 ans après son tournage aux USA.

Après cette heure et quart de montagnes russes qu’est le film, je reste malgré tout sur ma faim. D’une part, j’ai la sensation qu’un très grand film se cache dans The Doom Generation. En l’état, le métrage paraît trop superficiel, même s’il supporte de très nombreuses théories.



Ma préférée étant celle qui dit que le personnage de James Duval n’existe pas et que l’arrivée de Xavier l’efface progressivement.

Araki a donc choisi de ne pas tenir le spectateur par la main. Ce n’est pas gênant mais cela limite la diffusion de son œuvre qui la rend moins universelle que ce qu’elle pourrait être.

Ensuite, et malgré des fulgurances stylistiques, The Doom Generation est mis en scène assez platement avec des scènes qui auraient mérité plus d’ampleur (la fin étant à mon sens symptomatique même si elle fonctionne parfaitement).

Ces défauts mineurs n’enlèvent rien au film qui reste à voir quoi qu’il arrive.

[peter wonkley]

Dis Cor Dia spécial Gregg Araki :

https://podcasts.google.com/?feed=aHR0c ... IChAE&ep=6

[orco]

Enfin! Blu-Ray + UHD en vue aux USA prochainement.
https://www.blu-ray.com/news/?id=32250

[Shinji]

Enfin! Blu-Ray + UHD en vue aux USA prochainement.

L'image n'a pas l'air exceptionnelle par rapport à ce qui existe déjà ; par contre, il est question d'une director's cut (à voir s'il s'agit de scènes que nous ne connaissons pas déjà).

[orco]

Tu veux dire qu'il existe déjà un Blu-Ray quelque part?

[Shinji]

Tu veux dire qu'il existe déjà un Blu-Ray quelque part?

Non, c'est sûr que ce sera toujours ça de pris.

[Shinji]

Sortie en septembre chez Criterion sous forme de trilogie, avec 4K et tout le toutim.

[Lord Taki]

Excellente nouvelle!