The Blackening - Tim Story (2023)

[Superwonderscope]

Après avoir décimé en premier les minorités dans les années 80, le slasher offre aux minorités leur revanche.
Il y a eu They/them pour les LGBTQ+, Ici un groupe de noirs qui vont évidemment dans une cabane au fond des bois et qui se font assassiner par un tueur sauce Saw, qui les forcent à jouer un jeu raciste "the blackening", avec celui qui est le plus noir pour tenter de sauver une victime, entre autres joyeusetés.

Bon, en même temps par les auteurs des épouvantables Ride Along et autre Think like a Man, c'est forcément autour d'un ton comique bordé de "nigga" à foison.

Le film annonce donne quelque peu envie, même si j'ai l'impression que le meilleur 'y trouve concentré.

Lionsgate sort cela le 16 juin aux USA, cela devrait suivre en France par Metropolitan.

[Superwonderscope]

On est clairement sur un Scary Movie 6 (ou un Barbershop 4), à savoir un meta-film tendance post-moderne (du slasher à Us) à destination du public noir. D'un strict point de vue cinéma, c'est mauvais. Il est clair que la partie slasher se retrouve à sa portion congrue, les auteurs forcent le trait sur la comédie.

Mes craintes étaient justifiées. Tout ce qui est le meilleur est dans le film annonce. Qui est d'ailleurs assez trompeur sur la partie horreur, par ailleurs.

la bonne idée de départ du jeu raciste qui sert de mécanique narrative (c'est Saw à peine voilé) se met de côté totalement pour faire place à de la comédie de situation. le film est vendu sur le fait des personnages noirs dans la cinéma d'horreur qui y passe en premier. L'idée est laissée au bord de la route, très vite.
Alignement de stéréotypes à la. fois noir et blancs (les blancs sont les ennemis, soit rednecks soit policiers/rangers qui n'aiment forcément pas les noirs). Le film ne se prend pas au sérieux, la caméra reste vissée sur les visages pour mieux appuyer les effets comiques. Même le méchant de l'histoire se voit hyper rapidement, tellement le film est écrit avec des pieds gauches. La raison derrière tout cela tente aussi de renverser les clichés du genre

Spoiler : :

le tueur est l'un d'entre eux qui se venge du fait d'avoir été écarté d'un jeu car "pas assez noir"

mais même là, c'est tellement surjoué que cela tombe à plat. En fait, je me disais "dommage" au bout du compte, que les auteurs ne soient pas allés au bout de l'idée et de faire juste un film de potache pas cher tourné à la va-vite.

Ca se moque à la fois du film de genre et des clichés inhérents (SCream 2, entre autres et) mais tout tombe tellement à plat qu'au bout de 45mn, ça devient très très long. Le clin d'oeil à Une Vie de Famille par le personnage de Clifford est hyper appuyé, comme le reste du film. Apparemment, c'est la volonté des auteurs d'enfoncer des portes ouvertes.
Mais comme il s'agit à mon sens du film typique à voir entre potes, j'imagine que cela doit fonctionner. Voir cela seul sans etre la cible, c'est assez délicat.
Il y a 3 morts, deux/trois flèches en travers la gorge, minimum syndical.
Le dernier gag (avec le jet d'eau) au début du générique de fin est le seul qui m'a fait rire.

Bref, une perte de temps. Si vous n'êtes pas exigeants, le film va passer mais cinématographiquement parlant, c'est l'encéphalogramme plat. J'ai un peu le même sentiment que They/Them, curieusement. A savoir d'avoir quelque peu gâché son sujet.
Le film va aller direct dans mon inconscient.