Joli moment que ce "Nostalgia" qui porte bien son nom. Balade mélancolique dans les rues de Naples, on y suit un gamin des rues qui a tout quitté à l'adolescence et qui revient 40 ans plus tard. Pas grand chose n'a changé, même désœuvrement, même pauvreté, enfance des gamins coincés entre religion et banditisme. Pierfrancesco Favino porte à merveille le film sur ses (larges) épaules. Entre déboussolement, nostalgie, lien impossible à rompre avec son passé, envie de se réinventer, de se retrouver et le besoin de se confronter avec les fantômes du passé, la poussière sous le tapis. La ville est très bien filmée, avec son atmosphère unique, sans occulter ses côtés sombres, mais sans virer dans la carte postale ou l'empilage de clichés. Les seconds rôles sont très soignés, profondément humains, et le moindre personnage croisé au détour d'une scène arrive à exister, même en quelques minutes. Il ne faut pas voir le film pour un récit au cordeau ou un monument politique, ça reste les déambulations d'un homme dans le doute, à la recherche de ses années perdues, voulant faire la paix avec son passé, chose jamais simple, à Naples peut être encore plus qu'ailleurs. Pas un grand film, mais une belle réussite, mineure, mais réelle et sincère.
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