Réalisateurs : Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske

Plutôt que d'apprendre l'ennuyeuse leçon d'Histoire que tente de lui inculquer sa grande soeur, Alice se laisse distraire par le passage d'un singulier lapin blanc qu'elle suit dans un terrier... Alice vient de rentrer dans un monde insolite et fantastique...
"Alice au pays des merveilles" est un projet de dessin animé que Disney envisage dès le début de ses longs métrages en couleurs, c'est-à-dire dès la période de "Blanche-Neige". Mais les difficultés d'adaptation et leq soucis économiques que le studio rencontre dans les années 40 sont tels que le film ne prend forme qu'en 1951, après de nombreux essais et tentatives peu concluantes (notamment l'idée de mélanger acteurs et animation, comme dans "Mélodie du Sud"). A la rubrique des scénaristes, il n'y a pas moins de 13 (!) noms cités, ce qui peut trahir de nombreuses réécritures !
A sa sortie, "Alice au pays des merveilles" est par ailleurs très mal reçu aussi bien par la critique que par le public, et il restera longtemps un Disney honteux, peu ou pas montré au cinéma jusqu'au milieu des années 70 où il finira par trouver sa place parmi les classiques Disney.
Il faut voir que les longs métrages Disney l'ayant précédé sont tout de même des Dumbo, Bambi et autres Cendrillon, des films extrêmement sentimentaux, foncièrement classiques. Ce que n'est pas le cas d'"Alice au pays des merveilles", long métrage sans réelle morale finale, sans empathie larmoyante, cultivant le sens de l'absurde et du délire de façon parfois extrême (les passages assez agressifs chez le chapelier ou la Reine). Le pays des merveilles s'avère en fait un vrai "pays des cauchemars". "Alice..." était-il trop en avance sur ce que le public attendait alors d'un dessin animé Disney ?
Ce n'est pourtant pas un film parfait, il fonctionne comme un film à épisodes avec ce que cela implique de moments plus ou moins inégaux, certaines chansons n'ont pas très bien vieilli. Certains passages sont néanmoins nettement à la hauteur : la frénésie du non anniversaire, le procès, le chat chafouin et ses chansons absurdes. Il s'agit vraiment d'un Disney très à part, au ton particulier, et à la facture technique évidemment sans bavure.
Vu sur le dernier dvd français en date (l'édition exclusive de 2005). C'est l'édition française la plus complète, mais il lui manque certaines bonus qui ne sont que sur son équivalent US. Aucune de ses deux disques n'est dans le commerce actuellement, conformément à la politique de pénurie soigneusement organisée par Disney...
La copie est en 1.33 couleurs d'origine, dans une transfert estampillé THX de très bonne tenue, avec des couleurs très impressionnantes. Sur un écran progressif, j'ai quand même constaté des petits soucis récurrents de désentrelacement (petites zébrures dans des séquences très agitées). La bande son est proposée en français ou en anglais 5.1 dolby digital. Un remix passable, se contentant d'ajouter une spatialisation très vague à la bande son. Le mixage mono d'origine est inclus sur le dvd us, mais pas sur le dvd français. Le dvd français propose évidemment des STF...