La bonne idée du film est de se concentrer sur ses personnages justement : précaires, endettés, mais aussi têtes brûlées et prêts à faire banco à la moindre occasion (ceci expliquant aussi peut-être cela). Chose intéressante, le jeu n'est pas seulement pendant la partie de basket, mais avant et après celle-ci, s'appuyant sur des arnaques faites de faux-semblants et de sarcasmes rigolos à base de "ta mère est si grosse que...".
C'est filmé avec aisance (steadicam et ralentis pour sublimer les gestes félins des deux comédiens), avec une tonalité générale assez plaisante en forme d'espoir toujours renouvelé, même en étant dans la merde.
Wesley Snipes (en frimeur) et Woody Harrelson (en white-trash-mais-pas-trop) sont brillants. Rosie Perez semble en chaleur permanente

La BO n'est pas envahissante et bien sentie (elle ne vieillit pas le film), soulignée par une vanne amusante sur "écouter" ou "entendre".
La fin est étonnante, quelque peu inhabituelle. Ça sent le vécu de la part de Ron Shelton (aussi au scénario), on a le sentiment qu'il n'a pas voulu tricher avec son film en refusant d'enjoliver les aléas de la vie. Et c'est très bien ainsi.
Vu sur le bluray UK, à la qualité satisfaisante. Ce n'est pas non plus le piqué du siècle, mais l'image (aux contrastes doux et naturels) est meilleure que celle d'un dvd. Avec VF française, et sous-titres anglais. Il y a deux versions : cinéma et extended.
